La circulation automobile et piétonnière dans la commune chef-lieu de wilaya Annaba est devenue un véritable casse-tête. A l'occupation anarchique des trottoirs par les commerçants qui s'arrogent de droit la voie publique à proximité de leurs locaux, s'est ajouté l'importance du parc roulant estimé à plus de 100 000 véhicules d'où un taux de motorisation en constante hausse. Conçue pour une population de quelque 150 000 habitants, la structure urbanistique de la ville de Annaba ainsi que son système de voirie ne répondent plus aux critères fondamentaux du cadre de vie des habitants. Cette situation a été dénoncée par Boulbir Laâlaâ, architecte urbaniste, qui, se référant à une déclaration du célèbre architecte le Corbusier, a affirmé : « Annaba est en train de vivre le problème soulevé par le Corbusier quant aux rues d'aujourd'hui, d'anciens chemins de vache sur lesquels on a mis des pavés. Ce n'est plus une question de pavés, mais de bitume dont on s'est servi sans prendre en compte la nécessité de moderniser les rues, notamment les grands boulevards, forums, grandes places. Il est plus qu'indispensable de revoir cette politique et lancer de grands travaux. A défaut, nous risquons, d'ici à une dizaine d'années, d'être confrontés à une multitude de problèmes avec des conséquences désastreuses sur le cadre de vie. » Soumise à l'appétit insatiable des spéculateurs du foncier et confrontée à des incompétences entraînant de fait un urbanisme anarchique en l'absence de la force de régulation que représente l'Etat, Annaba est asphyxiée. Pour de nombreux architectes de la région, la régulation du marché foncier devrait être appliquée dans toute sa dimension et rigueur par des politiques urbaines appropriées. Nos interlocuteurs ont cité différentes lois ayant trait à l'aménagement du territoire telles que la loi sur l'orientation de la ville (LOV).