Il faut préciser que cette loi n'est pas maudite, et que c'est un tort de vouloir lui endosser tous les malheurs du monde. Faut-il rappeler que celle-ci incite à la division et à la spécialisation du travail ; mais en plus, elle incite à la concurrence. Alors, devrons nous s'attaquer à une loi fondamentale de l'économie ? Nous devons rappeler que dans la théorie néoclassique, les prix reflètent le niveau de la production et par conséquent si les prix sont élevés, cela veut dire tout simplement que nous produisons très peu. Autrement dit, si nous voulons consommer à des prix abordables, il faudrait retrousser les manches et produire plus. C'est aussi simple que cela. Par conséquent, dans cette situation, il revient d'expliquer les raisons d'une production insuffisante. Cependant, il y'a une autre situation plus intriquée que nous oublions souvent d'évoquer, et qui pourtant dissimule la cause des perturbations économiques : la surproduction. Dans cette seconde situation, les consommateurs se réjouissent, l'Etat ne dit rien, ne fait rien ou fait en sorte de ne rien voir. Or, c'est dans cette situation que l'Etat devrait s'inquiéter davantage, car derrière des prix trop bas, il y'a des agriculteurs qui sont en colère et qui jurent (….). Une situation parfois « dramatique » – il faut le dire- pour les agriculteurs, mais qui passe sous silence. Un silence sournois qui cache des souffrances d'un coté et l'indifférence de l'autre. Cette situation conduit à des changements de comportements et des modifications dans les plans de cultures lesquels conduisent à leurs tours à des perturbations avenirs en matière d'offre et donc à des irrégularités dans la production et à la hausse des prix. Cette situation traduit l'absence d'une politique agricole qui a pour ambition de stabiliser, sinon d'augmenter la production, mais aussi de sécuriser le revenu des agriculteurs. Autrement dit, une politique qui incite et qui sécurise l'effort. Nécessité d'une une politique agricole claire et durable Ces formes d'interventions doivent traduire une politique agricole claire et durable qui rassure les agriculteurs et les incitent à investir d'avantage. Par conséquent, les imperfections du marché nécessitent l'intervention de l'Etat qui peut prendre différentes formes selon des priorités ciblées. Nous pouvons citer : les interventions directs ou le soutien des prix (…). Autant de politiques qui permettent à l'Etat de trouver un consensus, sinon un équilibre, résultat d'une intervention sur les quantités ou sur les prix, afin de permettre aux agriculteurs de garantir des revenus «acceptables » et donc d'assurer enfin la régularité et la stabilité dans la production. Cependant, cette politique est souvent coûteuse ce qui montre que le développement agricole n'est pas « gratuit ». Nous déduisons ainsi qu'en dehors d'une politique qui se préoccupe du revenu de l'agriculteur, et de son avenir professionnel, il n'est pas possible d'assurer ni une stabilité des prix, ni une régularité de la production. Voyez-vous bien que le problème de l'augmentation des prix soit lié à la question de la professionnalisation de l'activité agricole et de sa modernisation. Autrement dit, il est pratiquement impossible de prévoir l'évolution des prix des produits agricoles les prochains mois dans un contexte ou l'organisation professionnelle agricole est encore à son stade embryonnaire. Nous concluons que la loi de l'offre et de la demande reste incontournable malgré son imperfection, mais cela ne veut nullement dire que nous devons subir éternellement l'instabilité des prix et l'irrégularité de la production. En revanche, en face de l'imperfection du marché, et ses conséquences néfastes sur les prix, une politique agricole est nécessaire pour assurer la régularité de la production, sinon la crise est non seulement inévitable mais aussi imprévisible et conduit soit à la détérioration du pouvoir d'achat, soit aux importations. Des conséquences qui engendrent soit un coût social soit un coût financier. L'auteur est Universitaire