Pour le ministre de l�Agriculture, Rachid Bena�ssa, si l�Etat n��tait pas intervenu il y a quelques ann�es pour r�guler le march�, en constituant des stocks de produits alimentaires, le pire serait arriv� avec les intemp�ries en cours. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) -Intervenant hier sur les ondes de la Cha�ne III, Rachid Bena�ssa n�y est pas all� avec dos de la cuill�re pour d�fendre sa strat�gie adopt�e aussit�t apr�s sa nomination � la t�te du d�partement de l�Agriculture. �Pendant une vingtaine d�ann�es, on ne cessait de nous dire que le march� allait s�organiser de lui-m�me, qu�il ne faut surtout pas intervenir pour r�guler. Cela peut �tre valable pour certains produits, mais c�est loin d��tre le cas pour les produits alimentaires saisonniers. On a vu des produits alimentaires utilis�s pour fabriquer des biocarburants. A partir de l�, on s�est dit qu�il faut r�guler le march�, il faut constituer des stocks. Imaginez si on n�avait pas mis des stocks en place, et qu�on avait continu� � agir de la sorte uniquement lorsqu�il y a volatilit� des prix, que serait-il pass� avec les derni�res intemp�ries ?� C�est dans ce sens que Rachid Bena�ssa a rappel� le travail qui se poursuit actuellement pour revitaliser les unit�s de stockage et que de nombreuses conventions ont �t� sign�es avec des op�rateurs priv�s pour construire graduellement un r�seau de stockage solide. Toujours dans le m�me sillage mais cette fois-ci en s�appuyant plus sur la volont� de son d�partement de parer � l�inflation des prix et la sp�culation, le ministre dira : �Parce que nous devons inciter les producteurs � produire davantage sans avoir peur de ne pas pouvoir vendre leur produit, ce qui veut dire qu�il faut les s�curiser et garantir un environnement favorable pour am�liorer la production. En m�me temps, il faut garantir aux commer�ants la disponibilit� des produits pour qu�il n�y ait pas de sp�culation. Pour cela, il faut influer sur l�ensemble des acteurs.� Le ministre, qui a pr�n� un travail d�ensemble, � m�me d�influer sur le comportement des producteurs et l��volution des mentalit�s, pense qu�aujourd�hui, les conditions n�cessaires sont r�unies pour un v�ritable d�veloppement de l�agriculture � travers l�ensemble du pays, m�me si certaines imperfections persistent toujours. Il soulignera � ce propos : �Dans le cadre de la politique de r�gulation, nous avons reconstitu� nos stocks, il faut prendre compte du contexte dans lequel nous nous trouvions en 2011 et m�me en 2012. D�autre part, il fallait cr�er les conditions n�cessaires pour que nos agriculteurs soient s�curis�s. Nous avons agi sur le foncier agricole, sur les financements, sur les relations que les agriculteurs doivent entretenir entre eux, sur l�organisation des agriculteurs et des m�tiers qui les concernent directement ainsi que sur l�int�gration agro-industrielle. Une s�rie de mesures ont �t� prises, et ce sont des r�formes de fond et structurelles. Et leurs effets viendront avec le temps. En cela, tout d�pend des acteurs et de leur mani�re de r�agir, certains vont r�agir rapidement, tandis que d�autres prendront un peu plus de temps.� Enfin, pour encourager les agriculteurs � adh�rer � la dynamique en cours, Bena�ssa rappellera que l�Etat s�est engag� � acheter les produits alimentaires des agriculteurs, pour constituer des stocks, en cas de surplus de production.