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Pour endiguer le phénomène des harraga
Publié dans El Watan le 24 - 09 - 2007

Sans plus. Motif invoqué par les responsables : «Normalement, on ne fait pas de plaisance pendant la saison hivernale.»
Cette décision, nous dit-on, fait suite à une proposition du comité de sécurité de la wilaya adressée au ministre de l'Intérieur qui a donné son accord pour la mettre en application. Et comme elle n'est pas fondée sur la loi, cela commence à faire des remous, et les plus touchés, une embarcation de ce type fait vivre trois familles, menacent de quitter le pays pour la Tunisie ou la Sardaigne, car c'est tout ce qu'il leur reste à faire avec leurs barques. «Cette décision est contraire à la loi, nous avons payé toutes nos taxes et redevances pour l'année qui s'élèvent à plus de 30 000 DA. Nous sommes en règle, nous avons des autorisations de pêcher réglementaires et il n'y a jamais eu de harraga partis du port d'El Kala», s'écriaient hier un groupe de jeunes pêcheurs qui protestaient devant la mairie.
«Nous faire cela en plein Ramadhan et avec l'arrivée de l'Aïd. S'ils veulent notre mort, ils ont trouvé la meilleure manière de nous la donner», poursuivent-ils en menaçant de ne pas se laisser faire, quitte à servir de repas aux poissons, entendre par là «el harga». El Kala est un petit port de pêche qui est devenu, par la grâce du corail, le plus grand port de plaisance du pays. D'une capacité maximum de 100 unités, il abrite aujourd'hui plus de 300 embarcations en tous genres dont 190 de plaisance, selon l'administration, et 350, selon les marins-pêcheurs. Bien entendu, ce ne sont pas des yachts luxueux ou de superbes voiliers dont il s'agit, mais de barques à moteur hors-bord de moins de 5 m de longueur. «Normalement, ailleurs, c'est-à-dire sous d'autres cieux, nous dit le directeur général de l'Entreprise de gestion des ports (EGP) à Annaba, les plaisanciers ne laissent pas leur embarcation au port après l'avoir utilisée, car ils sont tenus de payer le séjour à quai qui évolue exponentiellement avec le temps et peut atteindre 30 000 DA par mois. Pour l'instant, on ne fait payer que le plan d'eau. Une taxe rudimentaire presque symbolique.» Le plaisancier qui se fait délivrer un permis de circulation comme unique document de navigation fait de ses sorties en mer un loisir non lucratif. Or, à El Kala et à quelques exceptions près, les embarcations de plaisance sortent en mer autant, sinon plus que les bateaux de pêche. Elles sont intensément utilisées pour le pillage du corail et depuis que cela dure, nul ne peut prétendre ne pas le savoir. Mais il y en a malgré tout qui ne font que de la pêche et ce sont ceux-là qui sont lourdement pénalisés avec cette mesure en contradiction avec l'article 46 du décret 96-121 qui fixe les conditions d'exercice de la pêche et autorise la plaisance durant toute l'année à condition que les produits pêchés ne soient pas revendus. L'actuel port d'El Kala, car le nouveau annoncé dans trois ans et qui se reconstruit obstinément là où il s'est fait emporter deux fois de suite par les grandes houles après avoir englouti 100 milliards de centimes, est mal abrité contre les tempêtes. Pendant l'hiver, on serre les uns contre les autres les bateaux de plus en plus nombreux dans la darse à cause de la relance qui ne leur a pas prévu plus d'espace dans les ports. Par conséquent, sortir les plaisanciers, c'est aussi certainement faire de la place et sécuriser la flottille. Troisième raison invoquée : moins de plaisanciers, c'est moins de petites embarcations à contrôler, et forcément moins de possibilités pour les candidats à l'immigration clandestine. C'est simple. Comme on ne peut pas les retenir, on va les empêcher de partir. Pour tenter de séparer le bon grain et l'ivraie, isoler les pilleurs de corail des vrais pêcheurs, le directeur des pêches propose aux «plaisanciers» de s'armer réglementairement pour la pêche artisanale et continuer ainsi à sortir en mer pour gagner sa croûte.
Cet appel au bon sens risque de ne pas trouver d'écho car «cela coûte trop cher, il faut payer un capacitaire, c'est-à-dire un marin qui justifie d'une expérience théorique ou pratique et deux marins avec leurs frais d'embarquement et de débarquement qui sont sans commune mesure avec ce que peut rapporter une barque de 4,80 m. On ne peut pas demander à une barque de répondre aux mêmes exigences qu'un bateau. En plus, ils vont faire une sélection, car il n'y a pas de place pour tous, et bien entendu les malchanceux devront aller sur les plages d'échouage. Et quel est le pêcheur qui va laisser 50 briques, la barque et les engins de pêche, sur une plage isolée», expliquent encore nos interlocuteurs pour qui la persistance du pillage est due en grande partie à cette trouvaille des ministères de la Pêche et de la Solidarité associés : les plages dites d'échouage qui elles précisément échappent à tout contrôle. «Dans le port, nous pointons chez les gardes-côtes à la sortie et à la rentrée.» Nul n'est dupe ici et sait parfaitement que cette mesure maladroitement engagée masque en fait l'intention des pouvoirs publics de juguler la saignée que vit le pays avec ces dizaines de personnes qui se lancent chaque jour sur les flots en furie dans de frêles embarcations. C'est le seul fait nouveau depuis des années, car le pillage du corail s'est banalisé depuis le temps qu'on en parle et le mauvais temps a toujours envoyé des bateaux par le fond sans que ne cela fasse réagir quiconque. A-t-on les moyens de faire appliquer cette mesure qui, si elle n'était pas teintée d'arbitraire, aurait quelque chance de réel succès ? La question a été posée aux responsables concernés. Réponse : il y aura des sanctions mais sans pour autant dire lesquelles. Le retrait des permis de circulation ? La loi ne prévoit pas ce genre de situation.
Sinon c'est la justice, nous dit-on encore. Oui mais pour quel délit ? Comme avec l'affaire des GPS qui ont été retirés à leurs propriétaires pour ensuite les leur rendre contre une autorisation, comme pour l'exploitation du corail et des lacs qui a été suspendue sans prévoir le vide que cela a créé et le pillage que cela a généré, l'on s'achemine vers un coup d'épée dans l'eau, car les pouvoirs publics ont pris cette grave décision dans la précipitation et sans avoir les moyens juridiques, humains, matériels et financiers pour l'appliquer. Ils n'ont pas non plus exploré toutes les voies pour éviter de faire payer aux bons ce que font les mauvais. «Au lieu de nous aider à mieux travailler et gagner plus pour nous stabiliser, ils nous retirent nos moyens d'existence. Ils vont faire exactement le contraire de ce qu'ils veulent faire. Ils n'ont toujours rien compris et en plus ils brandissent le bâton. Cela va forcément mal finir un de ces jours.»


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