Ancien joueur, ancien entraîneur adjoint de Claude Le Roy, lors de la dernière coupe d'Afrique des nations au Ghana, Hervé Renard est, depuis un an, le sélectionneur en titre de la Zambie. Il a conduit son équipe en tête du groupe 11, au tour précédent devant le Togo et le Swaziland ; il a ensuite emmené sa formation en demi-finale du premier Chan à Abidjan, avant d'aller obtenir un précieux point sur le terrain de l'Egypte. Même s'il rêve d'une qualification en coupe du monde, il garde toujours les pieds sur terre. Le match nul décroché au Caire face à l'Egypte a retenti comme un coup de théâtre en Afrique. Comment avez-vous fait pour tenir en échec les Pharaons ? Je pense que nous n'avions rien à perdre lors de ce déplacement, mais tout à gagner si nous réussissions une belle performance. C'était le discours avant ce match. Prendre du plaisir et croire en nos qualités. Et je pense que nous avons réussi un très bon match, dans une ambiance fantastique. Est-ce à dire que les joueurs égyptiens auraient fait preuve d'un manque d'humilité ? Peut-être. Eux seuls seraient en mesure de répondre à cette question. En ce qui nous concerne, nous n'avions pas peur d'affronter le double champion d'Afrique. La Zambie ne dispose pas d'un fort contingent de joueurs expatriés. Dans des éliminatoires de ce type, considérez-vous qu'il s'agisse d'un avantage ou d'un inconvénient ? Sur les 18 joueurs contre l'Egypte, 5 évoluent en Zambie. Tous les autres jouent en dehors du pays. Mais il me semble être un avantage d'avoir des joueurs locaux. Nous disposons de plus de temps pour travailler avec les joueurs. Vous sentez-vous plus libre pour organiser vos regroupements qu'un sélectionneur dont tous les joueurs sont en Europe ? Certainement. Mais 5 joueurs locaux, ce n'est pas énorme. Quelles sont les qualités des footballeurs zambiens en général ? Des qualités techniques avant tout. Un état d'esprit sur lequel nous nous appuyons pour combler l'écart avec les grandes nations africaines. Vous avez été l'adjoint de Claude Le Roy, le sélectionneur du Ghana, lors de la dernière CAN. Comment avez-vous fait pour être recruté par la Zambie, alors que vous n'aviez jamais dirigé une équipe ? Je crois savoir que mon président, Kalusha Bwayla, a écouté les conseils de Claude Le Roy. Lorsque l'on parle de manque d'expérience, je réponds toujours qu'il faut bien démarrer un jour. Je n'avais jamais dirigé une sélection, mais dirigé des équipes, oui. Qu'avez-vous appris au CHAN en Côte-d'Ivoire où l'équipe de Zambie, que vous avez dirigée, a atteint les demi-finales ? Après ce tournoi, je savais que certains joueurs locaux étaient prêts pour jouer contre l'Egypte. Trois d'entre-eux étaient titulaires au Caire, d'autres ne sont plus très loin de l'équipe. Cela permet de garder tous les joueurs en alerte. Plus personne n'est sûr d'être titulaire ! C'est une bonne émulation. Le mois de juin est capital. Vous recevrez deux fois tout à tour le Rwanda et l'Algérie. Vous saurez fin juin si vous pouvez aspirer à une place en coupe du monde... Il ne faut pour l'instant se concentrer que sur la qualification pour la prochaine Coupe d'Afrique des nations. Rien ne sera facile, nous en sommes conscients, même après un excellent résultat en Egypte. Ce groupe sera très ouvert, mais l'Egypte reste quand-même le grand favori. Le président de la Fédération zambienne vous a-t-il fixé un objectif précis ? La qualification pour la Coupe d'Afrique des nations. Mais il ne sera pas contre si nous nous qualifions pour la coupe du monde. Au contraire ! (rires) Kalusha Bwalya a été joueur professionnel international, entraîneur, sélectionneur, désormais président de la Fédération. N'a-t-il pas la tentation d'être très intervenant dans vos choix ? Nous échangeons, j'écoute ses conseils, mais je décide ! Au contraire, le fait d'avoir été sélectionneur lui permet de savoir qu'on ne peut pas être entraîneur sans décider. Autrement, l'entraîneur n'est plus crédible. Plus qu'ailleurs, un sélectionneur en Afrique se doit d'être fort mentalement. Avez-vous un pronostic sur les cinq équipes qui accompagneront l'Afrique du Sud à la coupe du monde ? Ghana, Côte-d'ivoire, Cameroun, Tunisie, Egypte ou Zambie. In site CAF (Le titre est de la rédaction)