Au moment où des travaux de réaménagement et d'embellissement urbains sont en cours depuis quelques mois au niveau de l'artère principale à la cité Lamri, à quelques centaines de mètres, les habitants de ce même quartier vivent dans des conditions intenables. Privés des commodités les plus élémentaires, les citoyens de cette cité de déplorer la malvie et les innombrables problèmes auxquels ils font face quotidiennement. Plusieurs correspondances ont été adressées aux autorités locales et aux instances de wilaya, sans que les requêtes ne trouvent d'échos favorables. Durant l'hiver, les habitants ont dû faire face seuls aux inondations répétées de leurs habitations. Malgré toutes les promesses de relogement, rien n'a pu se réaliser. « Nous attendons toujours que les élus locaux daignent enfin s'enquérir de notre situation et prennent en charge nos préoccupations », souligne un habitant de cette cité rencontré sur place. « Nous vivons dans des maisons composées de deux pièces seulement. Nous ne pouvons plus tolérer cette situation », lance-t-il encore. En effet, la cité Lamri est composée d'habitations où s'entassent quatre à cinq familles de sept personnes en moyenne dans deux pièces exiguës et une cuisine. Le problème de l'eau potable se pose également avec acuité et revient de ce fait très souvent dans les propos des citoyens de cette cité. Ces derniers se plaignent des services en charge de ce secteur qui, malgré les travaux entamés à plusieurs endroits, n'ont toujours pas identifié la faille à l'origine de cette eau au goût suspect qu'ils reçoivent chez eux. Cela oblige les citoyens à s'approvisionner de ce précieux liquide, du robinet d'un hammam, situé à plus de 300 m de leurs habitations. « Les autorités locales n'ont pas le droit de nous tourner le dos », souligne un sexagénaire de cette cité. « Les laissés-pour-compte de la daïra de Mouzaïa », comme ils aiment eux-mêmes à se qualifier, dénoncent aussi les coupures d'électricité fréquentes ainsi que la défaillance de l'éclairage public. Autre problème évoqué, celui relatif au réseau d'évacuation des eaux usées. Les canalisations sont souvent obstruées, ce qui provoque des débordements des eaux aux alentours des maisons. Cela engendre beaucoup de désagréments du fait que ces eaux usées dégagent des odeurs nauséabondes et sont à l'origine de la prolifération des moustiques. « Il n'y a pas que les moustiques, nous côtoyons aussi des rats qui sont un véritable danger pour nos enfants », dénonce un père de famille. Cadre bâti dans l'anarchie, des fils électriques entremêlés, parfois à même le sol, des accès condamnés, des chemins non goudronnés, des eaux stagnantes... sont autant de carences constatées en ces lieux. La centaine d'habitants de la cité Lamri se disent profondément déçus de ceux censés prendre en charge leurs préoccupations. « Nous demandons l'intervention du chef de daïra. Il est le seul apte à régler notre problème », conclut un jeune de la cité.