Repéré par son ancien Directeur du ‘' Club Med ‘' (Tipaza) Abderrahmane Berrouane qui lui proposa de le rejoindre en 1973, à l'A.T.A, Entreprise étatique qui avait le monopole du réceptif des touriste étrangers, notamment pour les circuits touristiques qui avaient besoin d'être encadrés par des guides compétents. Il se mit aussitôt à l'œuvre pour étoffer le corps des guides, l'organiser, le valoriser et élever son niveau. C'est ce qu'il fit à la fin des années soixante dix pour le compte d'Altour qui fut un géant du tourisme algérien en sélectionnant et en recrutant des universitaires qu'il forma rapidement sur le terrain en les programmant en doublure d'un guide aguerri dans les autocars de circuits touristiques sahariens, culturels… Riad Boufedji, doué et passionné pour le métier de guide a toujours eu un livre ouvert sur son bureau et qui concernait soit La Casbah, le Tassili, le Hoggar, le M'zab, le Souf ou Alger l'ottomane… De 1969 à 2006, il ne cessait de lire, de se perfectionner à travers de nouveau ouvrages sur l'Algérie. ‘' Il connaît mieux que nous notre région disaient de lui des nationaux ébahis ‘'. En 1986, Patrick Frances, journaliste au ‘' Monde ‘', séjourna en Algérie pour préparer un dossier économique sur notre pays. Riad, l'accompagna durant son périple algérien pendant une semaine. Plus tard, dans les pages du célèbre journal on pouvait lire ‘' Riad, notre guide nous racontait l'Algérie, comme un virtuose joue du violon ‘'. A la même époque, un consul d'une Ambassade étrangère en Algérie, nous affirmait ‘' C'est un Guide d'un très haut niveau, on n'en n'a pas son équivalant chez nous, et en Europe très peu le valent ‘'. Etre guide pour Riad, ce n'était pas uniquement un métier rémunéré, c'était un sacerdoce. Volubile à souhait, doté d'un self contrôle, souriant, il était arrivé à maîtriser et à calmer 600 touristes français venus pour un long week-end de Pentecôte en 1975 qui devaient partir du complexe de Tipaza Matarès à 8h.30 pour la visite d'Alger, la Casbah , les musées. Sur les 12 autocars de la SNTV et de l'ATA, seulement la moitié était arrivée. A 10h.30, le reste était vainement attendu par une foule furibarde. Il les amena à pieds aux ruines romaines de Tipaza puis il monta sur une colonne, leur fit un discours convaincant et rassurant. Ils se calmèrent par la suite. Riad possédait ce talent inné de pouvoir subjuguer les groupes de touristes, de les adouber quand les prestations hôtelières ou autres étaient défaillantes, compensait les manques et les lacunes par son érudition, son savoir faire à raconter l'Algérie touristique et à la faire aimer. Durant la décade tragique qui empêcher les touristes étrangers de venir en Algérie, son microphone s'était tût. Il fut frustré quelque part. N'étant pas un taiseux, il prenait alors ses diapositives sur l'Algérie et s'en alla en France faire des diaporamas commentés avec ferveur et passion à des associations et à des comités d'Entreprises, qui s'intéressaient à l'Algérie. Il était d'un bonheur communicatif. Riad Boufedji, décrivait les oasis, la Saoura, le Hoggar, le Tassili, Djemila, Cherchell, Tipaza, Cirta comme nul autre pareil ! Riad partit en 2006 à la retraite. Il ne sera pas de si tôt remplacé car il est irremplaçable. Malheureusement, depuis quelques mois, il était pris par un long circuit, pas touristique, un parcours difficile d'abord, pénible ensuite, terrible à la fin. Celui d'une maladie contre laquelle il lutta courageusement. Il s'était déplacé au Salon du Tourisme au mois de Mai affaibli. C'était la dernière fois où certains de ses collègues amis le virent. ‘' Tout est Possible ‘', l'émission TV qui le fit connaître au grand public nous incitait à croire fermement à son retour, micro à la main! Hélas, 3 fois hélas, le destin en décida autrement. Riad , ce guide hors du commun nous quitta un Jeudi de Ramadhan, le 20 Septembre 2007. Il n'y aura plus de virtuose qui jouera du violon, dans un autocar de touristes. «Adieu l'Emile on t'aimait bien»disait la chanson. Ses anciens collègues et amis des ex :A.T.A, Altour, et de l'Onat aussi.