Du côté de Sétif, située à 1000 m d'altitude, le thermomètre a atteint, hier dans la journée, zéro degré. La nuit, le mercure a dépassé le seuil de -3°. Le front glacial qui vient, nous dit Toufik Bezghoud des services de la météo, du pôle Nord, est derrière cette vague de froid et d'intempéries qui ne s'estompera, dit-il, qu'à partir de vendredi prochain. Ces chutes de neige, qui vont toucher dans les prochains jours les régions situées entre 200 et 400 m d'altitude, sont accompagnées d'un vent de 40 km/h. Selon notre interlocuteur, sa vitesse atteindra la nuit 100 km/h. Cette vague de froid et de fortes précipitations fait le bonheur des agriculteurs et des gestionnaires des ressources hydriques. A titre d'illustration, le barrage de Aïn Zada, alimentant Bordj Bou Arréridj, Sétif et El Eulma, est, nous confie Ahmed Berra, directeur de l'hydraulique à Sétif, en train de déverser, car il a atteint un volume de 121,4 millions de mètres cubes. Néanmoins, les habitants de certaines zones enclavées du nord de la wilaya dépourvues de gaz naturel sont, à la moindre baisse de la température, terrifiés. Ces citoyens, qui sont isolés du monde lorsque la route est coupée par la neige qui a atteint au mont Megress, situé à 1500 m d'altitude, plus de 90 cm, recourent au mazout qui devient après les nouvelles majorations coûteux. En dépit de cette hausse des prix, des processions de jeunes et d'adultes armés de jerricans prennent d'assaut les stations-service d'une wilaya qui n'est couverte, en matière d'approvisionnement en gaz naturel, qu'à concurrence de 32%, loin donc de la moyenne nationale. Les habitants de Salah Bey, Aïn Azel, Hamma Boutaleb, Beïda Bordj, Aïn Lahdjar, Rasfa et Bir Haddada, situés au sud du chef-lieu, craignent le pire. Cette vaste région est restée plus d'une semaine sans eau et sans électricité, et ce, suite aux dernières chutes de neige qui se sont abattues sur la région à la fin décembre 2004. Ces intempéries ont occasionné d'importants dégâts aux pylônes électriques faits de précontraint (béton) et de bois datant de l'ère coloniale. Pour parer à toute éventualité, un plan Orsec de déneigement a été mis en place par la wilaya qui demeure sur le qui-vive.