Il n'y a pas plus choquant pour les habitants de la commune de Bordj El Bahri que de constater que ceux qui ont à charge la sauvegarde de l'environnement sont ceux-là mêmes qui le remettent en cause : « Chaque samedi, un camion de l'APC vient déverser sa benne à ordures à proximité du quartier Brise marine », assure un habitant de cette localité. L'endroit, transformé en décharge sauvage, est appelé Lotissement « El Qaïda ». Si le tas d'ordures qui s'est amoncelé au fil du temps en cet endroit, jadis à vocation agricole, est d'abord l'œuvre de citoyens peu soucieux de la sauvegarde de leur cadre de vie, les autorités locales, à qui incombe en principe la charge de ramasser ces déchets, ont fait paradoxalement de ce lieu une décharge publique et cela en s'adonnant, dans l'impunité la plus totale, à ces actes qui relèvent purement et simplement de l'incivisme dans son expression la plus poignante. « A partir du moment où les détritus que déversent les agents de l'APC à proximité de nos maisons ne sont plus, comme à l'accoutumée, de simples gravats ou de la terre, mais des ordures ménagères, nous allons nous y opposer, jusqu'à ce que cela cesse. Il y va de notre santé et de celle de nos enfants », dira un autre habitant du quartier. Ce cas d'atteinte à l'environnement par les responsables locaux n'en est cependant pas à sa première manifestation. Des habitants du lotissement dit « La Terre familiale » en sont déjà les premières victimes. Une véritable procession de camions à ordures empruntaient quotidiennement l'allée qui monte vers le centre équestre et déversaient leurs chargements à même un terrain agricole, mitoyen des habitations. « Il s'en est fallu de peu pour que cette terre ne soit perdue à tout jamais », nous confie un citoyen dont la maison se trouve derrière ce terrain. « On nous demande souvent en tant que citoyens de faire preuve de civisme, mais on oublie souvent que nos responsables sont les premiers à ne pas donner l'exemple, en piétinant carrément la réglementation en vigueur », se lamente un habitant de la commune qui ajoute : « Il est urgent de mettre un terme à ces agissements qui enlaidissent considérablement les lieux. »