En effet, cela met en difficulté le budget déjà réduit de ces structures, ce que les directeurs d'écoles ne manquent pas de souligner, notamment à Tifilkout, Illiltène, dans la daïra d'Iferhounène. Selon nos interlocuteurs, le budget alloué pour un repas est encore de 20 DA en moyenne. Un chiffre insignifiant à côté des prix des produits alimentaires de base (fruits et légumes, produits laitiers, viande etc.) «Le coût du repas pour un élève ne doit pas dépasser 20 DA, nous dit-on. Ce qui rend difficile la répartition du budget», avoue ce directeur. Selon la même source, le budget alloué est défini par trimestre, suivant le nombre d'élèves multiplié par 20 DA et le nombre de jours ouvrables. Autrement dit, les écoles primaires n'ont pas réellement de budget de restauration. D'autre part, le chiffre en baisse des enfants scolarisés aura sûrement un impact négatif sur ce «repas du pauvre», puisque le budget est aussi multiplié par le nombre d'enfants scolarisés. Ces responsables d'écoles redoutent de ne pouvoir répondre à la demande, à savoir proposer un repas à peu près acceptable. «A 15 DA le pot de yaourt, cela relève du défi !», lancent-ils. Les grossistes ne peuvent accepter qu'une diminution insignifiante sur les prix des produits que les écoles achètent. «Cette fois, c'est encore plus complexe avec l'augmentation des prix. C'est apparemment une mission impossible ! Avant, le prix d'un pot de yaourt par exemple variait entre 11 et 12 DA ; actuellement il a atteint les 15 DA… Si l'on propose un repas modéré aux enfants, le budget sera englouti en 15 jours !», tempête un autre directeur d'école. Les gestionnaires des cantines doutent vraisemblablement de leurs possibilités. Dans ces écoles isolées de la wilaya de Tizi Ouzou, proposer un plat équilibré relève de l'impossible. Les légumes frais sont inaccessibles. Les prix des légumes secs se sont également envolés. Dans les repas servis, on trouve rarement un petit morceau de viande. Quant au dessert, c'est toute une problématique. La viande est un luxe que les directeurs d'écoles ignorent délibérément devant d'autres produits de base. «L'aide de l'APC en légumes secs arrive rarement ou pas du tout», déplore un autre responsable, ce qui appelle les autorités locales à apporter plus de soutien à ces écoles qui dépendent de la municipalité en matière de dotation. Le budget alloué au repas scolaire dans les écoles primaires ne dépend pas de l'autorité locale mais des responsables de l'éducation. Une revalorisation de l'allocation prédéfinie semble indispensable si l'on veut une meilleure prise en charge des écoliers.