Blida, qui fait référence à la rose, à un plat nommé El Hammama et tant d'autres, est aussi faut-il le dire depuis près de trois décennies, liée à ces mobylettes, appelées dans le jargon local taftafa. Cette ville est associée à ces petits «engins» mais grands de par leurs bruits insupportables et fort dérangeants. Le citoyen, qui sombre dans son sommeil la nuit, est victime de ces bruits cauchemardesques. Il est quotidiennement surpris tard dans la soirée par des sorties et des surprises «à la hitchcockienne». Pis encore, les personnes malades deviennent davantage souffrantes suite à ce phénomène, lequel se produit même à côté des hôpitaux. «Je souffre le martyre chaque soir à cause de ces mobylettes qui causent un vacarme indescriptible», nous dira un retraité sexagénaire qui avoue avoir passé des nuits blanches qui ne se comptent pas, surtout que sa maison est située sur un important boulevard de la ville des Roses. Un autre citoyen s'est montré toutefois déçu du fait que ce problème n'ait pu être résolu malgré moult réclamations lancées par les Blidéens. «Cela tape sur le système nerveux, même sur les places publiques à cause de l'omniprésence d'une pollution sonore et agaçante engendrée par ces taftafate», dira-t-il. Les agents de l'ordre demeurent, pour leur part, impuissants face à ce phénomène et les requêtes envoyées à maintes reprises à la direction de la sûreté de wilaya sont restées sans suite. Et dire qu'ils sont nombreux à avoir dénoncé ce phénomène qui se contredit avec le civisme et le respect d'autrui, rappelant qu'il y a toujours eu un arrêté du wali, dont le premier date des années 1980 et relatif à l'interdiction de la circulation des mobylettes bruyantes dans la ville. Un arrêté de tout temps bafoué. «On ne veut pas interdire la circulation des mobylettes puisqu'elles demeurent utiles pour quelqu'un qui n'a pas les moyens d'acheter une voiture. Toutefois, nous demandons à ce que ces engins soient équipés de silencieux afin de stopper un bruit omniprésent à Blida», insistent nos différents interlocuteurs.