Désormais, les grands consommateurs payeront plus cher leur eau. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a estimé, hier, qu' « il n'est pas normal que l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national d'irrigation et de drainage (ONID) continuent à recevoir de l'eau gratuitement auprès de l'ANBT (Agence nationale des barrages et des transferts) ». De Bouira, où il s'est rendu hier pour une visite de travail, le ministre a fait savoir que son département a entamé depuis le début de la semaine en cours une étude sur les modalités d'application de cette hausse, applicable aux grands clients qui consomment un volume égal et supérieur à 80 m3/jour. Il s'agit surtout des industriels, les gérants des hammams et les agriculteurs. Le ministre a précisé sur sa lancée que cette hausse ne concernera aucunement les ménages. L'agriculture, à elle seule, consomme une proportion de l'ordre de 70% des eaux emmagasinées dans les barrages. Selon M. Sellal, même si la marge imposable à l'ADE et à l'ONID ne serait pas trop importante, celle-ci permettra d'amortir quelque peu les investissements colossaux consentis par l'Agence nationale des barrages et des transferts. « Ce que devront injecter l'ADE et l'ONID pour le compte de l'ANBT serait éventuellement une taxe symbolique. Elle serait peut-être de 1 dinar seulement », explique le ministre des Ressources en eau qui précise sur sa lancée que le projet fait son petit chemin au sein de son département. Par rapport au plan de bataille préparé pour faire face à la saison de chaleur qui pointe à l'horizon, M. Sellal a estimé que les ressources emmagasinées actuellement au niveau des barrages « permettront de passer la saison estivale dans de meilleures conditions ». Le taux de remplissage des barrages est évalué à 74% au niveau national, « un taux jamais égalé depuis une vingtaine d'années ». Les barrages de la région Ouest, réputée pour être la plus exposée aux aléas climatiques, enregistrent, eux, une proportion de 80%. Le système MAO (Mostaganem/Arzew/Oran), dont la mise en service est fixée pour le 15 juin prochain, « sera lui aussi d'un apport considérable pour la sécurisation de la région en eau potable ». Quant à la mise en service du barrage de Koudiat Acerdoune de Bouira, le deuxième en Algérie en termes de volume (650 millions de m3), elle devrait intervenir en février 2010, si l'on se réfère aux estimations de Abdelmalek Sellal. Ce dernier a visité hier à Bouira certains autres projets d'assainissement, à savoir de la station d'épuration de Lakhdaria et celle de Sour El Ghozlane, mise en service hier.