De notre envoyé spécial à Bouira Amirouche Yazid Même si une augmentation du tarif de consommation est exclue pour les ménages, du moins pour le moyen terme, le ministère des Ressources en eau a engagé une réflexion pour trouver un mécanisme qui ne sanctionnerait pas les ménages durement éprouvés par la vie chère. Le département de Abdelmalek Sellal, qui a effectué mercredi passé une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira a ainsi révélé les contours de ce qui serait la solution. Elle consiste en effet à faire payer «les consommations excessives» par d'autres catégories que les ménages. Autrement dit, ces dernières ne subiront pas une éventuelle augmentation des tarifs de la consommation. Cette dernière sera assumée par les gros consommateurs. Par les chiffres, tout consommateur qui dépasserait 80 m3/jour aura à un payer un dinar de plus. Il est manifestement clair que l'objectif recherché à travers ce mode s'apparente à une incitation à une rationalisation de la consommation. Il faudrait néanmoins se poser la question sur la réaction de cette catégorie qui aura à assumer toute consommation dépassant le seuil défini. Le ministre a par ailleurs déclaré qu'il n'est pas normal que l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national d'irrigation et de drainage (ONID) continuent à recevoir de l'eau gratuitement auprès de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts). Le ministre des Ressources en eau a indiqué que l'Algérie ne vivra pas de crise de l'eau potable d'ici au moins trois eau. Circonstance oblige et devant les responsables locaux de la wilaya et communes, Sellal dira que wilaya de Bouira sera à l'abri d'une rareté de l'eau cet été. Une déclaration qui n'a pas manqué de rassurer les présents au dernier point de sa tournée dans la commune de Guemgouma. Auparavant, Abdelmalek Sellal s'est rendu au barrage de Koudiet Acerdoune où il a procédé à la mise en service du transfert des eaux vers les localités du Sud de la wilaya de Tizi Ouzou et Bouira. Le barrage de Koudiet Acerdoune, étant le deuxième au niveau national, avec une capacité de 650 millions de m3, alimentera quatre wilayas (Bouira, M'sila, Médéa, Tizi Ouzou) et une partie de la wilaya de Djelfa. Des stations d'assainissement et d'épuration des eaux usées ont été également inspectées par le ministre. A Koudiet Acerdoune, le ministre a exprimé sa satisfaction aussi bien pour la qualité de l'infrastructure que sur le taux de remplissage en eaux. «Le projet a été difficilement réalisé au début puisque nous étions tenus de surmonter certaines contraintes, mais aujourd'hui nous avons dépassé ces obstacles. L'infrastructure sera utilisée vers le mois de février 2010», a souligné le ministre devant les responsables des réalisations. Il ajoutera que le taux de remplissage, estimé à 74%, est en mesure de satisfaire la demande. Le ministre a évoqué, dans le même sillage, l'impact de cette conjoncture positive sur l'agriculture. La wilaya de Bouira compte bien un grand potentiel agricole qui se cherche encore une utilisation maximale. Abordant la problématique de l'eau potable dans la région ouest, le ministre a indiqué que le taux de remplissage des barrages est évalué à 80% et que le système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) sera opérationnel à partir du 15 juin. «Il sera d'un apport considérable pour la sécurisation de la région en eau potable», estime Sellal. Le ministre conclut que l'Algérie aura 80 barrages d'ici à 2014.