Le conseil d'administration de la Caisse nationale de retraites se réunira lundi et mardi prochains. L'annonce en a été faite par Tayeb Louh (auquel échoit la mission de le convoquer) jeudi dernier en marge des travaux de l'APN lors d'une séance relative aux questions orales. Le conseil devra sortir avec des propositions sur l'augmentation annuelle des pensions de retraite, lesquelles seront soumises au département du Travail et de la Sécurité sociale pour trancher sur le taux. En effet, la législation prévoit que c'est au conseil d'administration de voter le budget de la CNR et de proposer l'enveloppe consacrée au chapitre revalorisation. Cela, en sachant que la Fédération nationale des retraités affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens revendique, à la veille de la tenue de son congrès, une revalorisation de l'ordre de 10% compte tenu de l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs,en général, et des retraités, en particulier. Cette fédération, dont certains membres ont fait partie du groupe de travail chargé de revoir l'ordonnance de 1997 relative au départ à la retraite sans conditions d'âge, n'est pas contre le maintien du départà la retraite au bout de 32 ans de service à condition que la question du financement soit réglée. La FNTR a indiqué que, pour la seule 2009, le déficit de la CNR était de 15milliards de dinars. Il faut savoir que la majorité des travailleurs du secteur économique public, notamment ceux dont le métier est contraignant et risqué, n'ont pas accueilli cette décision d'amendement avec satisfaction. Rappelons, que lors de la conférence de presse qu'il a animée le 1er mai dernier, en marge de la signature des conventions debranches, Tayeb Louh avait précisé que l'ordonnance avait été promulgué afin d'éviter un licenciement massivement des travailleurs, répondant ainsi aux injonctions du FMI qui conditionnait son aide financière par la réduction des effectifs. Il avait ajouté que tous ceux qui ont bénéficié de ce dispositif se sont retrouvés dans d'autres entreprises, lesquelles étaient contentes d'accueillir des compétences sans pour autant alourdir leurs charges patronales en matière de cotisation à la Sécurité sociale. Aujourd'hui, que l'Algérie vit une certaine embellie financière, «il est temps de revenir à l'ancien système», avait-il alors déclaré, comme pour dire, en calquant les décisions de l'Hexagone : «Travailler plus pour gagner plus». Pourtant, il suffisait au gouvernement à l'époque, lorsqu'il s'était rendu compte de la pratique, d'interdire aux entreprises de recruter des retraités et de recourir à l'embauchedes jeunes qui arrivaient sur le marché de l'emploi. Par ailleurs, en réponse à un élu qui l'interpellait sur la comptabilisation de ladurée du service national dans la retraite, Tayeb Louh a été catégorique : «La durée du service national sera comptabilisée dans lerégime ordinaire de retraite. C'est-à-dire dès que le concerné atteindra l'âge de 60 ans.»Et de préciser : la durée du service national n'estpas comptabilisée dans deux régimes de retraite, à savoir la retraite proportionnelle et la retraite sans conditions d'âge, les deux régimes «exceptionnels» étant accordés à la demandedu travailleurs et avec son consentement quand cela lui est proposé par son employeur. F. A. Violation de la législation par les employeurs étrangers : 3 000 infractions enregistrées par l'Inspection du travail Tayeb Louh a été interpellé jeudi dernier par un député du parti Ennahda sur la violation par les étrangers de la législation du travail et leur résistance à toute forme de contrôle par les agents de l'Inspection du travail. Il révèlera que 3 000 infractions ont été enregistrées l'année dernière, fruit de 4 413 visite de contrôle et d'inspection ayant concerné 756 entreprises étrangères, totalisant ainsi 3 275 procès-verbaux transmis à la justice. Le ministre du Travail a indiqué que 126 326 visites de contrôle ont été effectuées par l'Inspection du travail dans les entreprises et ateliers à l'échelle nationale. 37 782 P-V ont été rédigés et transmis à la justice. Ces P-V ont trait notamment à la non-déclaration des employés à la CNAS. Il faut souligner toutefois que les ateliers clandestins ne font pas l'objet d'inspection, même si les inspecteurs sont saisis de manière anonyme. Ce qui limite leurs interventions. F. A.