Une société de taxis vient d'être mise en place il y a une semaine. « Trans Wakf », entreprise dont les actions sont détenues par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et la banque El Baraka, a mis trente véhicules neufs à la disposition d'une trentaine de jeunes employés. « Il y a des biens wakfs et on a voulu, au ministère, en faire usage en les investissant. La société de taxis prend en charge des chômeurs. Si certains ont déjà de l'expérience, d'autres ont été formés par nos soins aux rudiments du métier », souligne Adda Fellahi, chargé de communication au ministère des Affaires religieuses. Des jeunes de la wilaya d'Alger, inscrits au niveau de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) ont été sélectionnés pour cette opération qui a nécessité 28 millions DA. Doté chacun d'un kit GPL et d'un téléphone portable, les chauffeurs de taxi utilisant le système « push and talk » pour communiquer avec le « donneur d'ordre » (n° de téléphone de la société : 0550 911 111). Une opératrice se trouvant au siège de l'entreprise installée à Belle Vue (El Harrach), se charge de recevoir les appels et de « débusquer » le chauffeur le plus proche du client. Il en existe actuellement 15 seulement sur les 30 initialement prévus. « Alger est concerné en premier. L'expérience devra être généralisée dans les grandes agglomérations si elle s'avère concluante », affirme le chargé de communication. Les syndicats des chauffeurs de taxi à Alger ne se font guère d'illusion sur cette expérience qui « ne fera pas de vieux os », soutiennent-ils. « Le ministère aurait dû privilégier des gens du métier, des chauffeurs de taxi. Il y en a eu 2500 qui ont arrêté ; le ministère des Transports les a contraints à renouveler leurs vieilles voitures. Mais passé une année, ces chauffeurs ne pouvaient exercer à nouveau le métier », souligne M. Aziouez, premier vice-président de l'Union des chauffeurs de taxi. Pour lui, des chauffeurs ont demandé à mettre en place des « coopératives de taxis », mais c'est le niet total à la direction des transports. « Les jeunes, mal formés et jamais rémunérés suffisamment seraient exploités et garderaient assurément un mauvais souvenir de cette expérience », explique le président de l'UNACT. Même avis chez le chargé de l'administration et des finances au bureau des chauffeurs de taxi de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA, Mustapha Gougam qui rappellera les « expériences ratées » des autres sociétés de taxis. « Beaucoup ont mis la clef sous le paillasson et circulent avec de rares voitures dans la ville. Dans les années 1980, une société a été créée par la COPEMAD, mais ce fut le premier flop », relève Mustapha Gougam. D'autres chauffeurs affirment que le ministère est « en infraction. » La direction des transports a fait une entorse à la réglementation qui a supposé que les permis de place ne sont plus délivrés.