Les habitants des communes de Aïn Oulmène, Tizi'n Béchar et Béni Ourtilène subissent la soif et la sécheresse, dont ils ont souffert des années durant, à cause de l'incapacité des responsables, qui se sont succédé à la tête de chacune de ces localités, de trouver une solution radicale à la crise de l'eau potable. La commune de Aïn Oulmène, avec ses 100 000 habitants, est l'une des plus touchées par le déficit en eau potable, persistant depuis le début des années 1990. Le citoyen de cette commune n'a droit qu'à 2 heures d'eau tous les 3 jours, avec un horaire de distribution des plus incongrus, (de 2 h à 5 h du matin), selon les habitants, sans compter que l'eau n'atteint pas les étages supérieurs des immeubles, ce qui a incité un grand nombre de personnes à se munir de pompes électriques pour avoir droit au précieux liquide. Si certains ont trouvé une solution à leur problème, les habitants des quartiers de Cherchoura et de Baïra pâtissent toujours de la sécheresse, à l'instar de certaines mechtas comme Echott et El Hamar, où les habitants sont approvisionnés par des citernes qu'ils paient 400 DA, ou encore par les forages appartenant à d'autres citoyens. Il faut signaler que Aïn Oulmène ne possède que 3 forages pour son alimentation, celui de Ras El Aïn et ceux de Sakrine. La commune de Béni Ourtilène (chef- lieu de daïra situé à 80 km au nord de Sétif), avec 30 000 habitants, est la seconde zone de la wilaya à souffrir du manque d'eau potable. Les groupes scolaires, ainsi que le centre de santé, sont quasiment sans eau. Plus de 13 villages sont dépourvus du réseau d'AEP. Les citoyens de la région utilisent encore les ânes et les mulets pour aller s'approvisionner, sur de longues distances, aux sources de Friha ou de Aït Moussa. Les robinets de Tizi'n Béchar ne connaissent que rarement l'arrivée du précieux liquide, et parfois de longs mois passent sans que ne coule la moindre goutte. Le hameau de Ouled Mouffok semble être le plus touché par cette crise, suivi de Bouchema, Aïn Edefla et Boulzazene sans oublier le chef-lieu de la commune, où l'eau n'y est disponible que tous les deux jours. Le manque augmente lorsqu'on s'éloigne de la localité de Oued El Bared, et les citoyens sont contraints de s'approvisionner aux sources naturelles ou par les citernes, qui coûtent 1 000 DA. Les populations de Aïn Oulmène et de nombre d'autres communes mettent tous leurs espoirs dans le projet de transfert Ighil Meddah-El Maouane pour que leurs besoins en eau soient enfin satisfaits. L'on apprend par ailleurs qu'un bureau d'études et des entreprises ont été désignés par les services concernés pour réaliser le projet. En outre, les populations de Béni Ourtilène et de Tizi'n Béchar et nombre d'autres communes du nord de la wilaya de Sétif attendent avec impatience le projet des grands transferts, qui met du temps à étancher la soif de nombreuses bourgades, lesquelles espèrent une solution médiane.