La wilaya, et plus particulièrement la ville de Béchar, est restée, en effet, sans eau pendant cinq jours Les P/APC mettent des dizaines de jours pour réparer ou acheter de nouvelles pompes. Les pénuries d'eau marqueront-elles aussi l'été 2018? C'est le scénario que dégagent en tout cas les perturbations signalées pour l'heure dans plusieurs wilayas du pays. Celles qu'a connues la wilaya de Béchar au sud du pays ces derniers jours, sont les plus graves. La wilaya, et plus particulièrement la ville de Béchar, est restée, en effet, sans eau pendant cinq jours. Les fortes chaleurs ayant marqué la région, 45°, ont affecté le système de pompage de l'eau potable au niveau du barrage de Djorf Ettorba. Ce dernier est en effet presque à sec. Cet état de fait a poussé les habitants de la ville de Béchar à protester dans la rue et interpeller les autorités à réagir en urgence avant que la situation ne s'aggrave encore davantage. La situation des pénuries d'eau était prévisible pour les habitants de la ville de Béchar, car la sécheresse a durement frappé la région et les autorités locales n'ont pas fait dans l'anticipation. Les perturbations dans l'alimentation en eau potable ont été signalées aussi dans plusieurs autres wilayas. Dans la ville de Haizer au nord de Bouira, des milliers de villageois ont été privés d'eau potable pendant 10 jours. La raison n'est pas le manque dans les ressources en eau, mais une panne qui a touché la pompe. «L'APC qui devait acheter une nouvelle pompe n'a pas jugé utile de le faire aussitôt la panne signalée», ont tenu à dénoncer les villageois, ajoutant que le P/APC n'a pas jugé non plus urgent d'alimenter les villages concernés par des citernes. L'eau ne manque pas à Haizer, car la région dispose de sources naturelles, de beaucoup de forages et proche aussi du barrage de Tilesdit. Les perturbations dans l'alimentation en eau potable ont eu lieu aussi dans la localité de Boghni dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les citoyens dans cette localité ont organisé un sit-in devant l'APC pour interpeller le P/APC afin de remédier à la situation. Le retard qu'ont pris les P/APC dans ces deux localités pour acheter les pompes nécessaires ont fait dire aux citoyens que désormais il ne faut pas craindre la sécheresse mais plutôt les P/APC. A ce propos, il faut souligner que dans les communes où la gestion de l'eau relève encore des APC, la distribution du précieux liquide obéit aussi à l'humeur des P/ APC. «Ce sont en effet ces derniers qui décident du nombre d'heures d'alimentation en eau potable des citoyens», indique-t-on. La mauvaise gestion dans la distribution de l'eau potable, a été signalée aussi au cours de la semaine écoulée dans la commune de Mahalma à Alger. Pour dénoncer les coupures d'eau ayant duré plus de 10 jours, les habitants de la cité 11 Décembre 1960 et la cité 1256 Aadl, ont procédé à la fermeture de la route reliant Mahalma à Souidania et Rahmania. Les habitants qui ont défié les forces de l'ordre pendant des heures jeudi dernier, ont soutenu que ce n'est pas rationnel de priver des citoyens, par ces temps de grandes chaleurs, d'eau potable. Les perturbations dans l'alimentation en eau potable ont été signalées dans plusieurs communes de la capitale depuis le début du mois de juillet. L'eau qui coulait H 24 auparavant est interrompue à plusieurs moments de la journée. Le comportement de la Société Seaal s'occupant de la gestion de l'eau potable au niveau de la capitale va à l'encontre des recommandations du ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Ce dernier a, en inspectant au mois de mai dernier, plusieurs localités d'Alger, promis aux habitants d'avoir de l'eau potable sans interruption durant l'été. Le ministre a insisté en effet, sur la disponibilité des ressources en eau. «L'hiver de cette année a été généreux», a-t-il souligné. Les propos du ministre ont été confirmés le 20 mai dernier, par Ismail Amirouche directeur de l'Algérienne des eaux (ADE), ce dernier a en effet, affirmé dans une déclaration à la presse, que l'eau ne manquera pas durant l'été 2018. «Le taux de remplissage des barrages est très confortable. Il a atteint les 70%», a-t-il fait savoir. Pour sa part, Hocine Necib avait indiqué lors d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales le 21 février dernier, que de nombreuses mesures ont été prises par son département afin de juguler le problème des perturbations dans la distribution de l'eau potable. «Outre la décision de relancer certains projets à l'arrêt dans certaines wilayas, le gouvernement a pris la décision d'installer des commissions intersectorielles au niveau des wilayas, et ce, afin d'accélérer l'intervention des autorités locales en cas de problème», a-t-il déclaré. Notons que l'été 2017 a connu des perturbations énormes dans certaines wilayas, et ce particulièrement à l'est du pays. Le spectre de la soif fait toujours peur pour les habitants de cette région.