Encombrement, insalubrité, anarchie, telle est la situation à laquelle sont confrontés usagers et transporteurs depuis quelques années. Censée être la vitrine d'une ville reliant la capitale Alger à l'est du pays, la gare routière offre une image peu reluisante aux voyageurs qui y transitent. Ces derniers ne trouvent pas toutes les commodités nécessaires. Les services chargés de la gestion de cette gare n'ont pas en réalité su tirer profit de sa position géographique. Si des efforts de modernisation avaient été entrepris, l'infrastructure aurait pu générer d'énormes profits. Mais au contraire, l'infrastructure, qui est restée à l'état où elle était il y a quelques années, s'est davantage détériorée. Au niveau de la gare, dès les premières heures de la matinée, les premiers bus commencent à arriver, à leur bord des dizaines de passagers, suivis par un important flux de voyageurs, commencent alors l'anarchie et la confusion. La foule, qui attend sur le trottoir sous le froid glacial qui caractérise la ville, assiste alors à un spectacle où se mêlent cris stridents de receveurs, va-et-vient des gosses vendeurs de journaux et injonctions des agents chargés de réguler le trafic, souvent débordés. Avec un effectif réduit, les deux ou trois agents affectés sur les lieux n'arrivent pas à gérer la situation, laquelle finit parfois sur des disputes entre receveurs et transporteurs sur des questions d'horaires. A cette heure matinale, si vous êtes passager et vous avez une envie de satisfaire un besoin naturel, il ne faut surtout pas chercher les toilettes publiques qui ne sont pas ouvertes à ce moment de la journée. Soit vous prenez votre mal en patience en attendant l'arrivée à destination ou bien choisir un coin sombre. De ce fait, les lieux où se dégagent des odeurs nauséabondes insupportables se sont transformés en un véritable WC à ciel ouvert. Après la fièvre du matin, le trafic et la circulation s'intensifie peu à peu, et la situation se complique davantage avec l'arrivée des dizaines de bus et l'apparition des jeunes commerçants. Les rares espaces qui restent sont très vite pris d'assaut par des jeunes qui étalent toute sortes de produits (cigarettes, cacahouètes, confiseries). Au milieu, le voyageur, non habitué des lieux aura du mal à trouver la destination. Le manque, l'absence parfois de plaques visibles, indiquant les différentes destinations, laissent les usagers des transports perplexes. On raconte qu'un jour, une jeune fille mal informée ou pas du tout informée, voulant se rendre à Alger, était montée dans, un bus à destination de Béjaïa. Ce n'est qu'après plusieurs kilomètres qu'elle s'est rendue compte qu'elle s'était trompée de bus. Ce n'est pas une anecdote, mais un épisode qui s'est réellement produit, renseignant parfaitement sur l'anarchie qui règne en maîtresse au niveau de cette gare. A cela s'ajoute l'insalubrité qui caractérise les lieux. En effet, que ce soit sur les quais, à la périphérie de la gare ou bien à l'intérieur de la bâtisse abritant quelques commerces, notamment des restaurants, les saletés, les détritus et les odeurs nauséabondes sont partout, offrant ainsi aux passants comme aux usagers un spectacle des plus désolants. Enfin la gare routière devrait être modernisée et ce, afin qu'elle puisse garantir aux voyageurs de bien meilleures conditions de prise en charge.