Les travaux du 11e congrès ne semblent pas avoir mis au placard la crise qui secoue la maison UGTA. La demande de départ de Salah Djenouhat de la tête de l'union de wilaya d'Alger a été au cœur d'un rassemblement tenu dimanche dernier au niveau du siège de l'union locale et ayant fédéré des représentants de différentes fédérations syndicales. Accusé de jouer «le rôle de despote» au sein de l'union de wilaya, Djenouhat qui lorgnait le poste litigieux de secrétaire général adjoint à la tête de la centrale syndicale, se trouve aujourd'hui être l'objet d'une campagne de décrédibilisation. «Halte à la hogra et au business», scandait la centaine de syndicalistes, toutes fédérations confondues, qui réclamaient la tenue dans les plus brefs délais d'un congrès pour élire le nouveau SG de l'union de wilaya. «Nous annonçons notre retrait de confiance à Djenouhat et demandons l'intervention de Sidi Saïd afin de donner la chance aux sociétés publiques aujourd'hui en difficulté d'avoir un nouveau départ», clamaient encore les syndicalistes dans une déclaration rendue publique à l'issue de ce sit-in. Cette même déclaration a énuméré nombre de remontrances à l'encontre de Djenouhat qui est accusé «d'outrepasser ses prérogatives et d'agir dans l'illégalité puisque le congrès de l'union de wilaya n'a pas été tenu depuis 11 ans». Une situation qui a mené, selon les syndicalistes rassemblés hier, à «une dispersion des rangs» et à l'amoncellement des problèmes organiques dont la non-constitution de sections syndicales, l'absence de bureaux ou de SG de bureaux ainsi que le non-renouvellement de mandat pour les sections existantes. Ladite déclaration fait état en outre du non-respect du statut et du règlement intérieur puisque les désignations ont pris le dessus sur l'élection des membres de bureau, et parle de vide syndical dû à l'absence de sections dans certaines entreprises, «chose qui a facilité le licenciement de plusieurs travailleurs et la fermeture de ces entreprises», précisent encore les syndicalistes. Ces derniers dénoncent à cet effet la compression ayant touché 250 travailleurs de la CNAN Maghreb Line «à l'heure où le partenaire social a été obligé par l'Union de wilaya d'Alger d'arrêter d'activer». Le rassemblement a d'ailleurs compté des syndicalistes ayant fait l'objet d'expulsion des rangs de l'Union de wilaya, qui ont tenu à dénoncer «la marginalisation» dont ils ont fait l'objet et demandent l'intervention du SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, pour leur réintégration et l'installation d'une commission chargée de gérer les affaires de l'union de wilaya et de préparer son prochain congrès. Ce rassemblement dont les initiateurs ont tenu à afficher clairement leur soutien à Sidi Saïd, est difficilement extirpable de l'enjeu statutaire auquel la centrale syndicale fait face, à savoir la désignation d'un secrétaire général adjoint chargé de seconder Sidi Saïd. Une vraie bataille entre le FLN et le RND s'était déclarée lors du dernier congrès de l'UGTA pour le partage des rôles au sein de la centrale syndicale. Au final, Djenouhat n'a pas obtenu le poste de SG adjoint. Djenouhat : «Il n'existe aucun différend entre Sidi Saïd et moi» Contacté par nos soins, Djenouhat révoque cette thèse et affirme : «Il n'y a aucun différend entre Sidi Saïd et moi.» Le SG de l'union de wilaya d'Alger et membre de la centrale syndicale estime que les initiateurs du rassemblement d'hier n'ont aucunement la couverture syndicale, «ce sont des travailleurs qui n'ont aucune responsabilité et des syndicalistes suspendus qui essayent de créer un différend qui n'existe pas, et qui tentent à chaque rendez-vous syndical de régler des comptes», souligne Djenouhat. Et d'ajouter : «Il n'y a parmi eux aucun membre de l'union locale ou de wilaya, ils ont ramené des travailleurs pour exploiter leur malheur.» Salah Djenouhat qui qualifie le rassemblement d'hier de non organique et de non statutaire estime qu'il ne mérite pas de réponse. Interrogé sur la date du 25 mai prochain, annoncée comme rendez-vous pour la tenue de la réunion de la commission exécutive nationale de l'UGTA, Djenouhat précise qu'aucune date n'a été choisie jusqu'à l'heure actuelle. «Il n'y a pas eu encore de convocation du secrétaire général», note notre interlocuteur.