La crise née durant les travaux du 11e congrès de l'Ugta est loin d'être terminée. Le départ de Salah Djenouhat de la tête de l'Union de wilaya d'Alger est fortement souhaité. La question a été au coeur d'un rassemblement tenu hier au niveau du siège de la Centrale syndicale à Alger. La manifestation a rassemblé les représentants de différentes fédérations syndicales. Accusé d'être à l'origine «des suspensions et des exclusions arbitraires des membres des sections syndicales», le secrétaire général de l'Union de la wilaya d'Alger fait aujourd'hui l'objet d'une campagne de décrédibilisation. En effet, les syndicalistes d'Alger demandent et «insistent» auprès du secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd, pour qu'il installe une commission de préparation du Congrès de l'Union de wilaya d'Alger. Les syndicalistes demandent une liberté de l'activité syndicale au sein de l'Ugta. Ils appellent, ainsi, à renouveler la section syndicale de la wilaya d'Alger pour qu'elle soit apte à prendre en charge les problèmes sociaux professionnels des travailleurs de la wilaya d'Alger. Selon des témoignages recueillis sur place, les cadres syndicaux d'Alger reprochent au secrétaire général de l'Union de wilaya, Salah Djenouhat, ses agissements «contraires à l'éthique et dénoncent sa mauvaise gestion». «Halte à la hogra et au business», scandait la centaine de syndicalistes, toutes fédérations confondues. Ils réclamaient la tenue, dans les plus brefs délais, d'un congrès pour élire le nouveau secrétaire général de l'Union de wilaya. «Nous annonçons notre retrait de confiance à Djenouhat et demandons l'intervention de Sidi-Saïd afin de donner la chance aux sociétés publiques, aujourd'hui en difficulté, de prendre un nouveau départ», écrivaient encore les syndicalistes dans une déclaration rendue publique à l'issue de ce sit-in. Cette même déclaration a énuméré nombre de remontrances à l'encontre de Djenouhat qui est accusé «d'outrepasser ses prérogatives et d'agir dans l'illégalité puisque le congrès de l'Union de wilaya n'a pas été tenu depuis 11 ans». Une situation qui a mené, selon les syndicalistes rassemblés hier, à «une dispersion des rangs». Elle a également abouti à l'amoncellement des problèmes organiques, entre autres, la non-constitution de sections syndicales, l'absence de bureaux ou de secrétaire général de bureau ainsi que le non-renouvellement de mandat pour les sections existantes. Ladite déclaration fait état, en outre, du non-respect du statut et du règlement intérieur, puisque les désignations ont pris le dessus sur l'élection des membres de bureau, et parle de vide syndical dû à l'absence de sections dans certaines entreprises. «C'est ce qui a facilité le licenciement de plusieurs travailleurs ainsi que la fermeture des entreprises», précisent encore les syndicalistes. Ces derniers dénoncent, à cet effet, la compression ayant touché 250 travailleurs de la Cnan Maghreb Line «à l'heure où le partenaire social a été obligé par l'Union de wilaya de reprendre son activité». Le rassemblement a, d'ailleurs, compté des syndicalistes ayant fait l'objet d'expulsion des rangs de l'Union de wilaya. Ils ont tenu à dénoncer «la marginalisation» dont ils ont fait l'objet. Ils demandent l'intervention de Abdelmadjid Sidi-Saïd, pour leur réintégration. Ils réclament aussi, l'installation d'une commission chargée de gérer les affaires de l'Union de wilaya et de préparer son prochain congrès.