Bâti sur un terrain en pente avec des maisons en terre cuite (toub) et en pisé (d'où la dénomination populaire Idjdarène), le quartier est habité aujourd'hui par quelque 3000 âmes, beaucoup trop de monde pour cette casbah en miniature faite de dédales et de ruelles sinueuses, les attraits traditionnels en moins. Les habitants de ce quartier, considéré comme le plus ancien de la ville, se disent marginalisés et stigmatisés. Les quelques constructions en dur, que leur propriètaires tentent vainement de mettre en valeur, ne peuvent estomper l'austérité des lieux où prédominent les taudis qui s'imbriquent les uns dans les autres. Les résidants cependant, ne donnent pas l'air de céder à la fatalité. Pour faire entendre leur voix et combattre les préjugés qui leur collent à la peau, les habitants se sont constitués en association dénommée Association sociale Idjdarene quartier Hira Tahar. Son président, M. Iftissen Ali, est convaincu que «l'inertie des pouvoirs publics» est derrière la persistance des difficultés au sein du quartier. «Notre quartier, constitué, dans sa majeure partie, d'habitations précaires, reste empétré dans des difficultés innombrables tels les inondations, les risques d'effondrement, l'absence d'assainissement et la promiscuité. En 2003, la DUC de Béjaïa a classé notre quartier comme site d'habitat précaire, affirme le président de l'association. En ce sens, un POS (plan d'occupation des sols), sur une superficie de 9 ha, a été confié à un bureau d'études, mais à ce jour, note notre interlocureur, soit 5 ans après, ce projet n'a connu aucun avancement. «Une salle de sport pour laquelle a été allouée une enveloppe de 20 millions de dinars, deux blocs d'habitations et une salle de soins prévus au quartier n'ont pas vu le jour. De même, le projet de canalisation du ravin délimitant le quartier au sud est toujours dans les limbes», déplore-t-il. Par ailleurs, le président de l'association souhaite que les pouvoirs publics affectent un quota d'une soixantaine de logements au profit des cas sociaux nécessitant un recasement urgent. Le grand essor urbain connu ces dernières années par la ville d'Akbou, que l'on annonce, d'ailleurs, comme fort probable chef-lieu d'une wilaya déléguée dans le cadre d'un nouveau découpage administrartif, semble se faire sans la prise en compte de ces poches de précarité qui enlaidissent l'espace et servent de terreaux à nombreux fléaux.