Le Fonds monétaire international (FMI) demande à l'Algérie d'être « plus claire » dans sa stratégie de privatisation, indique cette institution dans son rapport annuel rendu public vendredi. Le FMI considère que le processus de privatisation doit être présenté sans équivoque aux investisseurs privés. Cette institution financière internationale a également recommandé une privatisation « totale et rapide de toutes les entreprises qui appartiennent à l'Etat ». Le processus de privatisation risque d'être « freiné » si les pouvoirs publics continuent à poser comme condition « le maintien des emplois et de l'activité des entreprises », avertissent les membres du conseil exécutif du FMI qui s'est réuni le 12 janvier dernier à Washington. Il recommande, de ce fait, de remplacer ces exigences par des mesures à prévoir dans le cadre de la sécurité sociale. Le FMI exhorte le gouvernement algérien à annuler le décret qui ordonne aux entités publiques de faire des dépôts uniquement chez des banques publiques. Il propose, par ailleurs, d'aller de l'avant dans la privatisation de quelques banques publiques et de renforcer la supervision bancaire. La budgétisation du déficit des entreprises publiques a été saluée par le FMI qui estime, toutefois, que cette mesure devrait être « temporaire » et dans le cadre d'un programme de restructuration. D'une manière générale, le FMI estime que la situation économique de l'Algérie était favorable en 2004 et devrait le rester en 2005 et même après. Le FMI considère que c'est là une opportunité que les autorités algériennes devraient saisir pour consolider la stabilité macroéconomique, soutenir une forte croissance économique et réduire, d'une manière significative, le chômage, d'autant plus que l'actuel climat économique est favorable et la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, note-t-il. Pour le FMI, si les réformes structurelles restent lentes, une certaine avancée a été constatée dans la réforme bancaire et la libéralisation du commerce. « Les autorités ont renforcé les contrats de performance des banques publiques et ont avancé dans la modernisation du système de paiement », peut-on lire dans le rapport. Il prévoit néanmoins une baisse de la croissance du produit intérieur brut (PIB) passant de 7% en 2003 à 5,5% en 2004. Selon le FMI, « un ralentissement de la progression de la production des hydrocarbures et un recul des récoltes en agriculture » sont à l'origine de cette baisse. L'inflation a été maintenue au-dessous de 4%, relève-t-on. Les réserves de change brut ont atteint 37,3 milliards de dollars à fin septembre 2004 et peuvent couvrir deux années d'importation. Le rapport rappelle que l'Algérie a payé 900 millions de dollars de sa dette à la Banque africaine de développement (BAD) et à l'Arabie Saoudite. Le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB devrait être ramené à 25% durant l'exercice 2004 contre 35% en 2003. Le FMI « encourage les autorités algériennes à continuer leurs efforts pour améliorer la gouvernance qu'il considère cruciale pour améliorer le climat d'investissement pour l'épanouissement du secteur privé ». Aussi, cette institution regarde avec un bon œil l'élaboration d'un projet de loi relative aux finances publiques pour plus de transparence. La politique budgétaire adoptée devrait permettre le contrôle des dépenses publiques et réduire le déficit primaire hors hydrocarbures à moyen terme qui est passé de 29,5% du PIB hors hydrocarbures en 2003 à presque 32% en 2004. Pour les experts du FMI, les efforts de l'Algérie pour ne plus faire dépendre les dépenses publiques des fluctuations des revenus des hydrocarbures sont encourageants.