En matière de réformes structurelles, l'Algérie a avancé dans deux domaines. Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public, mercredi dernier, son rapport annuel sur l'économie algérienne (2002), daté du 24 février, dans son Public Information Notice (PIN) n° 03/25. Le FMI relève dans ce rapport qu' «après une restauration - dans des circonstances particulièrement difficiles - des indicateurs macroéconomiques, avec l'aide du Fonds, l'Algérie a maintenu une politique macroéconomique prudente en 1999-2000. Cette politique, conjuguée à la hausse des revers pétroliers, a induit l'amélioration de la balance des paiements, celle des indicateurs de la dette extérieure et la baisse du taux d'inflation». «En matière de réformes structurelles, l'Algérie a avancé dans deux domaines: d'abord, la libéralisation de l'économie, avec l'approbation des réformes concernant l'électricité et les mines ainsi que la réforme tarifaire, conformément à son accord avec l'Union européenne signé en avril 2002 et son processus d'adhésion, en cours, à l'OMC. Puis, la privatisation, marquée par deux faits en 2002, à savoir, d'une part, l'ouverture du capital de Sider et, d'autre part, la mise en vente de la licence téléphonique.» «L'amélioration des indicateurs macroéconomiques ont offert à l'Algérie l'opportunité d'amorcer la croissance économique, de baisser le chômage et d'améliorer le niveau de vie». Pour ce, indiquent les rédacteurs de ce rapport, «cet effort requiert de redoubler les réformes tout en poursuivant sa politique macroéconomique». Les réserves de change, dont dispose actuellement l'Algérie, devraient être, opportunément, mises à profit «pour libéraliser davantage le système des changes et de renforcer le rôle des forces du marché dans la mise au point des taux de change.» Le FMI note, à ce titre, que le Plan de la relance économique «ne mettra pas en danger les équilibres budgétaires tant que les prix du pétrole demeurent en hausse». Les dangers pourraient venir d'un changement sur les Bourses pétrolières. A ce titre, les autorités algériennes «devraient prendre en considération les risques d'une vulnérabilité budgétaire...» ajoutant, au passage, que «le plan de relance doit être considéré comme un supplément, et non un substitut, aux réformes structurelles» seules, selon le FMI, à même d'enclencher une croissance saine et soutenue. Le FMI commande à Alger «d'introduire de nouveaux instruments afin d'absorber le surplus de liquidité monétaire et d'encourager, à ce titre, le marché financier». «L'intensification de l'activité dans le secteur privé et la hausse des investissements étrangers» seraient, pour le FMI, les premiers fruits des réformes engagées. «La poursuite des réformes structurelles et institutionnelles, avec une promotion particulière du secteur privé hors hydrocarbures, serait la clé pour une croissance soutenue et la création de l'emploi, à moyen terme.» A ce titre, il appelle les autorités algériennes à «redoubler leurs efforts de réforme en particulier en matière de privatisation et de restructuration du secteur public, et de nouvelles mesures pour ouvrir davantage l'économie et améliorer l'environnement pour les entreprises». Le FMI, qui accueille «favorablement» la première liste des 40 entreprises à privatiser, «encourage (les autorités algériennes) à plus de célérité dans l'agenda des privatisations» tout en souhaitant que celles-ci se fassent «selon des procédures transparentes et efficaces et un filet de sécurité dans le domaine social» en prévision de l'impact, de la restructuration du secteur public, sur l'emploi. L'amélioration de «la gouvernance, la consolidation des institutions - dont la justice -, le système bancaire, le démantèlement tarifaire et la clarification des droits de la propriété privée sur les terres agricoles» sont, entre autres, des aspects auxquels le FMI appelle à des efforts continus.