La plainte déposée, dimanche dernier, par les 5242 travailleurs d'ArcelorMittal auprès du procureur près le tribunal El Hadjar dont l'objet est l'ouverture d'une enquête sur le fonds social du Comité de participation (CP) et les activités qui y sont liées a généré une implosion dans le milieu des gestionnaires des œuvres sociales de l'usine. Selon des sources sûres, pas moins de 4 gestionnaires impliqués directement dans la gestion des œuvres sociales de cet organe viennent de déposer successivement leur dossier de départ à la retraite. Il s'agit de Boukerche Kamel, de Senaï Amar, de Djouadi Djamel et de Zediri Abdelmalek. Ce dernier a été, pour rappel, limogé récemment pour mauvaise gestion des fonds sociaux. Les travailleurs plaignants attendent, selon eux, avec impatience les conclusions de l'enquête qui devrait lever le voile sur le dossier de la convention entre les œuvres sociales de l'usine d'ArcelorMittal et la firme multinationale des produits électroménagers LG. D'autant que l'un des responsables avait fait mêler ces derniers aux téléphones portables qu'il commercialise aux travailleurs de l'usine. Le comité de participations d'ArcelorMittal avait, selon toujours les travailleurs, conclu des conventions, de gré à gré, durant 4 années, dont l'enveloppe oscille entre 60 et 80 milliards de centimes. Ce qui serait contraire au code des marchés en vigueur. Les mêmes travailleurs font état de l'implication du DRH du complexe car, selon eux, « il est le premier responsable de nos fonds sociaux ». Par ailleurs, le désormais ex-directeur général d'ArcelorMittal a adressé, hier, depuis sa résidence en France une lettre aux travailleurs annonçant officiellement son remplacement par son compatriote Vincent Le Gouic. « Il vient d'être nommé directeur général de ArcelorMittal Annaba, comme il le sera prochainement pour ArcelorMittal Tébessa », a-t-il annoncé. Son aller sans retour, Bernard Bousquet l'a implicitement souligné entre les lignes en s'adressant à ses travailleurs : « Il ne me sera pas possible de vous voir individuellement pour vous dire au revoir, mais c'est en pensant à chacun d'entre vous, proche collaborateur ou travailleur que je voyais moins souvent, que je tourne cette page. Soyez assurés que je garderai un souvenir particulier et ému de la dernière fonction de ma carrière à Annaba. »