Les responsables, ayant établi le bilan des quatre années écoulées depuis l'accord d'association signé avec l'Union européenne (UE), brossent un tableau plutôt sombre quant aux objectifs escomptés de cet accord. Selon le discours officiel, l'Algérie fait l'objet de pression qui se traduit par le conditionnement drastique de l'adhésion du pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le plan économique et politique. L'UE, qui exige, entre autres, l'indexation des prix du gaz, a « infligé » une taxe de 13% aux produits de Fertial. Les négociations quant à l'adhésion à l'OMC qui durent depuis des années ne reflètent que l'inertie affichée par l'Etat algérien quant à des concessions pour pouvoir remplir les conditions de l'adhésion. Moult réunions interministérielles au sein même du gouvernement ont eu lieu sans que les choses bougent, en plus des négociations stériles avec la rive nord de la Méditerranée. De son côté, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, rejette la balle sur l'UE quant à la lenteur que prennent les négociations qui ne voient pas encore le bout du tunnel, et ne rate aucune occasion pour montrer du doigt l'UE, en insinuant que la taxe imposée serait un alibi pour répondre au refus catégorique de l'Algérie quant à l'indexation des prix du gaz entre le marché interne et externe. En revanche, que fait l'Algérie pour faire face à ces pesanteurs ? Selon Abdel Hamid Mezâche, professeur à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISPG), « l'Algérie devrait mettre la pression -sur le plan diplomatique et économique- sur l'UE, afin de faire respecter les clauses de l'accord d'association qui est plus profitable à l'UE qu'à l'Algérie ». Mais une question s'impose, l'Algérie est-elle en position de force pour une telle action ? « L'Algérie n'arrive même pas à produire ce qui la libérerait de la dépendance à l'exportation des produits étrangers », explique l'économiste. L'opacité qui caractérise les décisions gouvernementales quant aux exigences de l'OMC, prises par et dans un cercle fermé, et qui ne répondent qu'au discours officiel, en associant des négociateurs loin de dépasser leurs divergences internes, ne font qu'ajourner l'issue des pourparlers.