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Cette privatisation qui fait peur
Publié dans El Watan le 31 - 08 - 2008

En dépit de ce nouvel ordre économique marqué par les privatisations et la libéralisation des échanges, certains acteurs s'opposent à ce changement et militent en faveur d'un retour au protectionnisme, en ignorant toutes les dérives auxquelles ont abouti un nombre important d'entreprises (fermeture, situation de faillite, compression des effectifs…).
Cette attitude négative va sans doute repousser les acquéreurs qui constituent le salut de l'économie nationale, à reprendre l'activité et, par voie de conséquence, mettre en péril la situation de l'EPE, voire de la nation tout entière. La règle générale en management veut que la relance économique passe inévitablement par le renforcement du secteur privé, qui reste le fer de lance pour réussir la mise en œuvre de toutes les réformes économiques qui s'imposent au pays.
C'est que l'efficacité économique ne peut dépasser un certain seuil quand on maintient le secteur public dominant du fait que ses décisions sont principalement d'ordre politico-administratif. Cette limite constitue un véritable handicap pour l'epe dans la mise en place d'une dynamique de développement durable. Certes, certains acteurs sont allergiques à cette solution et n'y voient que ses aspects négatifs, car la question est traitée idéologiquement et les motifs évoqués se situent souvent au niveau de la perception.
L'analyse du secteur économique privé national indique l'existence d'un horizon à même de devenir compétitif à l'échelle régionale. Le nombre croissant de produits de qualité réalisés par ce secteur est une opportunité pour se hisser au rang de multinationales régionales en mesure d'investir, d'exploiter et de fournir des biens de classe mondiale.
L'autre atout du secteur privé est l'intégration de la relation client dans les plans d'action stratégiques comme une philosophie et non pas comme une mode passagère, dépassant les moyens traditionnels de la vente et du marketing. Car le client constitue pour lui son patrimoine le plus précieux au même titre que la marque.
L'évidence est que la société tout entière a changé et a permis aujourd'hui au client d'être de plus en plus exigeant et de moins en moins fidèle à une marque ou à une entreprise. Il faut reconnaître au secteur privé sa flexibilité à s'adapter pour satisfaire son client. Ceci ne peut être valable au niveau de l'epe, où le principal obstacle au développement tient à la mentalité des acteurs, marquée principalement par la centralisation de l'autorité et la résistance au changement.
Pour se convaincre, on n'a qu'à voir ce qui se passe dans les pays d'Amérique latine, dominés auparavant par le système de la planification centralisée.
Dans ces pays, l'Etat a cessé d'être actionnaire dans les entreprises non stratégiques et se limite désormais à réguler l'activité économique, créant ainsi une concurrence qui affecte le fonctionnement quotidien des entreprises qui a donné naissance à une nouvelle génération de managers capables d'insuffler une nouvelle mentalité. Le nombre croissant d'entreprises privées est l'une des manifestations les plus visibles du nouveau paysage économique qui se dessine dans la région. Les opérations de privatisation et la libéralisation des échanges sont parmi les principales forces qui déterminent ce changement. Enfin, il est du devoir de l'Etat d'encadrer l'opération de privatisation par la mise en place de mécanismes nécessaires à sa réussite afin d'éviter toute dérive pouvant hypothéquer l'avenir de nos enfants.
L'auteur est : Gestionnaire et diplômé en management


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