Les personnels de la santé affiliés au Snapap se plaignent « du manque de considération envers les travailleurs du secteur public ». Les nombreuses incohérences contenues dans les nouvelles grilles de salaire témoignent, d'après eux, de la légèreté avec laquelle on traite leurs problèmes. Aussi une plate-forme de revendications sera-t-elle adressée, dans les prochains jours, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les travailleurs affiliés au Snapap envisagent de lancer des action de protestations si le département de Amar Tou ne daigne pas répondre favorablement à leurs doléances. Ils comptent organiser un rassemblement devant le siège du ministère de la santé à Alger le 24 juin prochain pour montrer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur protesta. Ils décideront de la suite à donner à leur mouvement de protestation lors d'un conseil national qui devra être organisé à la fin du mois de juin. « Lors de la réunion du conseil national, tenue jeudi dernier, on a constaté que les personnels de la santé publique bouillonnent », nous confie, Fatmi Abdelkader, membre du bureau national du Snapap. La révision des grilles salariales n'a, semble-t-il, pas été du goût des travailleurs de la santé. « Des membres de notre syndicat ayant des diplômes d'infirmiers sont passés de la 14e catégorie à la 10e, alors que les enseignants du primaire sont passés de la 13e catégorie à la 10e. La formation d'un instituteur n'est pas la même que celle d'un infirmier. Nous respectons les instituteurs, mais il n'y a là aucune logique », explique M. Fatmi. Parmi les contradictions contenues dans les nouvelles fiches de paie, le responsable syndical cite l'exemple de la prime de performance qui a été calculée sur l'ancien salaire de base. Il souligne également que selon le décret 08 -142 du 11 mai 2008, les personnels de la santé ont droit à un logement public locatif à condition de toucher moins de 24000 DA. Aujourd'hui, dit-il, « ils ont rajouté 2000 DA à notre salaire et on n'a plus le droit au logement ». M. Fatmi estime, par ailleurs, que les 800 DA attribués aux femmes au foyer ne peuvent couvrir leurs besoins. Sur le plan professionnel, les représentants du Snapap regrettent que « très peu de personnes peuvent profiter des formations offertes par les établissements hospitaliers ». A l'heure où le monde entier se prépare à affronter la grippe porcine, un infirmier algérien, disent-ils, ne peut pas en donner la définition. « Nos revendications ne sont pas seulement d'ordre salarial. Nous pensons au bien du service public. Les personnels de la santé ont besoin de formation », assène M. Fatmi, indiquant que la tutelle a doté les hôpitaux de nouveaux appareils de dialyse, mais n'a pas formé les personnels pour leur maintenance. En cas de panne, les malades devront prendre leur mal en patience.