La hantise des augmentations exprimée déjà la veille du mois sacré par les consommateurs s'est ainsi réalisée. Qu'on en juge : La tomate, le poivron et la carotte sont cédés à 60 DA le kg, les haricots verts à 100 DA, la salade et les navets tiennent le haut du pavé et coûtent 120 DA le kg, la courgette est cédée à 80 DA et la pomme de terre à 35 DA. Les fruits, tels que le raisin, la poire et la pêche valent 120 DA le kg. Une mercuriale des prix qui donne le tournis à la ménagère et au simple salarié, père de famille. Il y a une semaine, fait-on savoir, le coût de ces aliments ne dépassait pas la moitié des prix ostensiblement affichés aujourd'hui sur les étals des marchands, qu'on accuse ouvertement de spéculer. Lesquels marchands s'approvisionnent au marché de gros et se défendent de telle accusation. Mais chacun y va de son explication. Des accusations fusent de partout. Certains consommateurs ne vont pas loin dans leur logique en incriminant sans ménagement ces commerçants qui saisissent, dit-on, l'occasion du mois sacré pour accroître leurs bénéfices. D'autres par contre mettent à l'indexe la boulimie qui s'empare des consommateurs durant la période de jeûne, concourrant à la création de la tension entre l'offre et la demande à l'origine de la hausse vertigineuse des prix. Certains, plus perspicaces dans leur analyse, pointent du doigt la dérégulation du marché des fruits et légumes à l'échelle nationale. A noter aussi que le plat d'œufs qui valait il y a quelques jours 240 DA a dépassé la barre des 280 DA.