Tizi Ouzou De notre bureau Les appréhensions des agriculteurs ne font que s'accentuer depuis la nomination, par la commission bancaire, d'un administrateur pour ladite banque. «Nous sollicitons votre intervention pour éviter la catastrophe d'une saison agricole à blanc», clament les agriculteurs de Tizi Ouzou à l'adresse du chef de l'Etat. Pour ces derniers, jusque-là, seule «la Cnma Banque a prouvé sa disponibilité à répondre réellement aux besoins des professionnels du secteur». La décision du ministère de tutelle de réorienter les fellahs vers d'autres banques publiques, en l'occurrence la BADR et la BNA, pour leurs besoins en crédit, ne semble pas du goût de ces derniers. Les deux institutions bancaires, en effet, sont jugées inaccessibles aux agriculteurs eu égard aux «conditions draconiennes qu'elles exigent». A cet égard, les agriculteurs de Tizi Ouzou citent l'exemple du «crédit de campagne sans intérêt, dit Rfig, dont les conditions exigées par la BADR et la BNA ne sont pas à la portée des vrais fellahs». Outre les activités bancaires de cette caisse mutuelle, les agriculteurs sont plus que jamais convaincus que la démarche du gouvernement vise décidément la liquidation définitive de la Cnma puisque, estiment-ils, même la branche assurances «est actuellement en sursis, son agrément n'ayant été renouvelé que pour un délai d'une année seulement, cependant la Salem est en voie de disparition». En outre, il est utile de mentionner que depuis que le gouvernement a affiché son intention de mettre fin à l'existence de la Cnma, des dizaines d'éleveurs, de céréaliculteurs et autres affluent quotidiennement à la Cnma de Tizi Ouzou pour manifester leurs craintes et leurs appréhensions.