Comme tout nouveau dispositif ou mesure mise en place, le RFIG a rencontré, lui aussi, à son début des atermoiements dans son application. Quelques déceptions venant d'agriculteurs qui se sont vu rejeter leur demande de crédit faute d'avoir les conditions requises ou par le fait d'une incompréhension des textes relatifs à ce type de crédit se sont fait entendre. Des défiances et autres mauvaises interprétations des textes constatés au début de l'opération ont été traitées par la tutelle qui a eu vite fait de prendre le taureau par les cornes pour rectifier le tir. Cela s'est traduit par un allègement de la paperasse, une souplesse des conditions et par la création d'un guichet unique, levant ainsi les dernières barrières aux postulants du crédit «RFIG». En d'autres termes, toutes les facilités ont été accordées afin de lever toutes les contraintes que peuvent rencontrer les agriculteurs dans le cadre de ce dispositif. Et du coup, c'est l'engouement à ce type de crédit qui s'est installé dans le secteur. Et pour preuve : le montant des crédits «RFIG» débloqués par la BADR aux opérateurs de la filière céréaliculture a atteint les 3 milliards de dinars à la mi-janvier 2009. Un résultat qualifié par les observateurs d'exploit eu égard aux réticences enregistrées au début de l'opération. Il faut aussi souligner que ce constat de satisfecit tire sa raison du fait de la création d'un guichet unique qui a permis d'alléger les procédures d'accès au crédit «RFIG» aux céréaliculteurs qui en exprimeraient le besoin. Selon les dires d'un responsable auprès du MADR, le crédit sans intérêt était animé en son début d'application par trois entités, à savoir les CCLS locales, la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) et la Banque algérienne de développement rural (BADR). Il s'est vu par la suite animé par un quatrième intervenant. L'Office algérien interprofessionnel des céréales fait partie désormais du «guichet unique». Ainsi, l'agriculteur céréalier qui veut bénéficier du crédit RFIG n'aura plus, à la faveur de cette mesure, à se déplacer entre les agences de la BADR et celles de la CNMA. Il doit seulement se présenter au niveau du guichet de sa wilaya pour accomplir les formalités nécessaires à l'octroi du nouveau produit lancé au profit des agriculteurs. Pour le détail de la procédure, «l'agriculteur intéressé par ce nouveau produit [RFIG] n'aura qu'à formuler une demande de crédit et un engagement pour livrer la totalité de sa production à la CCLS de sa région», selon les explications données par l'OAIC. Soulignons par ailleurs que les producteurs céréaliers peuvent également au niveau du guichet unique contracter des assurances pour couvrir les différents risques de leurs activités et récoltes, notamment contre les incendies et les catastrophes naturelles. Il s'agit là de l'un des préalables exigés pour bénéficier du crédit RFIG. A la lumière de ces résultats, on peut s'attendre à ce que ce dispositif connaisse le même succès dans les autres filières concernées.