Charriée par un vent d'ouest, un immense panache de fumée malodorante, et surtout très incommodante, s'est dégagé en début de semaine de la décharge contrôlée du 13e km, avant de se propager et couvrir en quelques minutes toute la zone ouest de la ville de Constantine. En particulier, au niveau de la cité Boussouf distante d'une dizaine de kilomètres. Gagnant également les cités du 5 Juillet, Boudjenana et 20 Août, l'épais brouillard formé de fumées noires, dont la toxicité a été soulignée par un spécialiste de la direction de l'environnement, n'a pas manqué d'incommoder fortement, non seulement les riverains plus proches, mais également ceux des quartiers plus éloignés où l'on s'interroge sur cet nième incident du genre survenu au niveau de cette décharge qui ne répond plus aux normes malgré les quelques aménagements apportés pour atténuer, autant que faire se peut, les désagréments causés par la survenue d'un incendie, aussi léger soit-il. En effet, affirment les initiés, en l'absence d'un système de dégazage visant à supprimer les émanations de gaz méthane en cas d'incendie des déchets, de tels incidents sont inéluctables dans le contexte de cette décharge revue et corrigée à plusieurs reprises. Mais, regrette-t-on, les aménagements apportés ont été à terme pénalisés par leur caractère transitoire, et ce dans l'attente de la réception définitive du centre d'enfouissement technique de Bougharb, sis dans la commune de Benbadis. Il semble évident, par ailleurs, qu'en dépit du système de compactage mis en place, et des gros moyens humains et matériels dégagés pour en limiter au maximum les nuisances, la décharge du 13e km montre une fois de plus ses limites. Par ailleurs, gardons à l'esprit que ces dégagements de fumées ne sont pas sans conséquence sur la santé des riverains parmi les plus vulnérables, surtout les enfants et les asthmatiques, qui sont les plus exposés, risquant d'en payer le prix fort.