La conférence extraordinaire de l'OPEP, tenue jeudi à Vienne, a permis de constater la baisse de tension dans les rangs de l'OPEP. La remontée des cours du pétrole, ces dernières semaines, a installé un certain optimiste, à tel point que plusieurs ministres voient déjà les prix trouver un équilibre satisfaisant d'ici la fin de l'année. Cette situation a amené l'OPEP à ne plus évoquer de réduction, même si certains de ses membres n'ont pas appliqué à 100% les décisions prises à la fin de l'année et qui consistaient à enlever près de 4,2 millions de barils du marché. Les pays membres semblent se contenter d'un taux d'environ 80% de l'application des réductions. C'est à l'unanimité que la réunion de jeudi a décidé de maintenir le plafond de production de 24,8 millions de barils par jour convenu au mois de décembre 2008 à Oran. La discipline s'était relâchée au mois d'avril dernier, après que les prix aient entamé une remontée vers les 50 dollars. C'est une tendance naturelle au sein de l'OPEP. Les difficultés financières rencontrées par certains pays, dont l'économie dépend des exportations du pétrole, sont pour beaucoup dans ce relâchement. La remontée des cours du pétrole, qui ont dépassé les 60 dollars le baril cette semaine, a évité des débats houleux entre les pays qui appliquent la décision de réduction et ceux qui ne le font qu'à moitié. Le dépassement du plafond de production serait de l'ordre d'un million de barils par jour. Avec un baril de pétrole brut en clôture à près de 64 dollars à New York, toute tension était dès lors évacuée. Les premiers signes d'une reprise, d'ici la fin de l'année, de l'économie américaine ont même amené plusieurs ministres à éviter de parler de réduction de la production afin de ne pas gêner le mouvement de reprise. Lorsque le ministre saoudien du Pétrole espère que le prix du baril sera d'environ 75 dollars à la fin de cette année et que le secrétaire général de l'Organisation pronostique un baril situé entre 70 et 75 dollars d'ici la fin de l'année, il n'est plus question alors de parler de réduction. Même le communiqué de la réunion évoque timidement le respect des quotas. Le consensus actuel est que le marché réagit psychologiquement à une reprise de la demande pour expliquer les prix actuels qui ont même dépassé la barre des 66 dollars, vendredi, à l'ouverture à New York. Un niveau qui n'est justifié ni par l'état de la demande ni par la situation des stocks. La tendance actuelle, si elle se poursuit, devrait permettre aux pays de l'OPEP de disposer des revenus nécessaires pour financer leur développement et de relancer les investissements afin d'éviter une nouvelle crise sur le marché pétrolier d'ici deux ou trois ans.