M. de Caffarelli s'interroge sur la manière avec laquelle les circulaires d'Ouyahia seront appliquées, notamment sur leur effet rétroactif. Les plus importantes filiales d'entreprises françaises implantées en Algérie réinvestissent leurs bénéfices sur le marché national, a révélé, hier, Michel de Caffarelli, président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), citant les conclusions d'une étude menée par la Mission économique de l'ambassade de France en Algérie auprès d'une centaine de filiales d'entreprises françaises. Intervenant lors d'une conférence de presse animée à Alger, M. de Caffarelli ajoute que les filiales des banques françaises établies en Algérie réinvestissent à hauteur de 100 % leurs bénéfices sur le marché local. Selon lui, il ressort aussi que les filiales des sociétés françaises sont les premiers employeurs étrangers avec 100 000 emplois générés dont 35 000 emplois directs, soit une hausse de plus de 130 % entre 2005 et 2008. Cette enquête montre également, ajoute-t-il, que les efforts de formation et de transferts de savoir-faire ont quintuplé. M. de Caffarelli a indiqué, par ailleurs, que les échanges commerciaux entre l'Algérie et la France ont dépassé 5 milliards de dollars en 2008. Le pays de Sarkozy garde la place de leader en Algérie en matière d'investissements directs étrangers (IDE), hors hydrocarbures, avec 350 millions de dollars en 2008, soit une hausse de 55 % en 2007. « Une progression très forte qui ne devrait pas ralentir », espère-t-il. Les dernières mesures initiées par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en matière d'investissements et d'importations continuent de dérouter les opérateurs économiques français. « La loi sur l'investissement promeut la liberté d'investissement. L'instruction semble aller vers la restriction de cette liberté. L'instruction n'a pas force de loi », a commenté Jean-François Heugas, directeur général de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), en faisant allusion à la batterie de mesures portant sur l'investissement et le commerce extérieur mise en place fin 2008 par le Premier ministre. Il s'agit, entre autres, de l'obligation faite aux sociétés étrangères activant dans l'importation de céder 30 % de leur capital à un partenaire national, l'entrée de partenaires algériens à hauteur de 51 % dans le capital des projets d'investissement étranger où l'Etat offre des avantages comparatifs et celle relative à la note de la Banque d'Algérie. Michel de Caffarelli, président de la CFCIA, tout en indiquant que « l'Algérie est souveraine et les Algériens sont maîtres chez eux », fera remarquer que les officiels algériens appelaient avec insistance les entreprises françaises à investir en Algérie dans un passé récent. Qualifiant les interrogations des entreprises de « légitimes », M. de Caffarelli s'interroge sur la manière avec laquelle ces ordonnances seront appliquées, notamment sur leur effet rétroactif. « Qui va rentrer dans le capital et à quel prix ? Ce sont autant de questions qu'on se pose », résume-t-il, en infirmant l'idée selon laquelle il y aurait des entreprises françaises sur le départ. M. de Caffarelli trouve que le marché algérien demeure attractif. « L'engagement des Français en Algérie montre que ce marché reste très bon. J'espère que cela va continuer malgré la concurrence des Chinois, des Turcs et des Italiens », souhaite-t-il. Le président de la CFCIA doute du fait qu'« un constructeur automobile français puisse implanter une usine de montage en Algérie ». « On a beaucoup parlé de Renault. Installer une usine de montage répond à des critères », explique-t-il, en citant, entre autres, l'espace devant accueillir le projet, l'infrastructure adjacente (ports et zones-franches,etc.), une chaîne de sous-traitants et un marché potentiel. Des conditions, dira-t-il, qui ne sont pas encore disponibles en Algérie.