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“Implantation d'une cinquantaine de sociétés françaises en Algérie en 2008” Michel de Caffarelli, président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie
Une forte poussée des investissements directs étrangers est attendue. “Une cinquantaine d'entreprises françaises se sont implantées en Algérie ces derniers mois.” C'est ce qu'a affirmé, hier, le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), M. Michel de Caffarelli, invité du centre de presse du quotidien El Moudjahid. “Parmi ces entreprises, il n'y a pas que les petites et moyennes sociétés. Vous avez des ténors français comme Lafarge, Air Liquide, Saint-Gobain”, précise M. Michel de Caffarelli qui parle “de croissance continue” d'investissements français en Algérie. Reprenant les chiffres de la Banque d'Algérie, le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie affirme que les investissements directs français ont augmenté de 233 millions de dollars en 2007. “La France est le premier investisseur direct, hors hydrocarbures en Algérie”, indique M. Michel de Caffarelli. Se référant aussi aux chiffres du Centre national de registre du commerce, le président de la CFCIA relève que sur 4 041 sociétés étrangères inscrites aux registres du commerce, 737 sont françaises, principalement des bureaux d'études, soit 19% d'immatriculations. M. Michel de Caffarelli note, par ailleurs, que “sur 152 projets d'investissements européens analysés, 111 sont initiés par des entreprises françaises. Le montant des investissements directs français est estimé actuellement à 1,75 milliard d'euros. Ces investissement ont généré 22 000 emplois directs”. Le président de la CFCIA évoque un autre chiffre d'entreprises de production et de services installées en Algérie qui tourne autour de 250 sociétés. “Avec ces chiffres, on est surpris du rapport de la Banque mondiale qui classe l'Algérie au 140e rang, sur 150 pays en matière de climat d'investissement. On verra probablement durant les années 2007 et 2008 une très forte poussée des investissements directs étrangers en Algérie”, souligne M. Michel de Caffarelli. Le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie avertit les entreprises françaises que “si elles ne sont pas présentes, la place sera prise par d'autres”. En dehors des investissements directs français, M. Michel de Caffarelli a rappelé aussi les grands contrats décrochés par les groupes de l'Hexagone. Il a cité la RATP pour le métro d'Alger, Total pour l'usine de vapocraquage à Arzew, Alstom, Areva, Razel… Reste que les possibilités d'investissement sont loin d'être épuisées et que la France peut mieux faire. Quand on compare le millier d'entreprises françaises présentes en Tunisie et au Maroc avec celles installées en Algérie, on constate qu'elles sont trop peu nombreuses par rapport aux opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie. “Parce que pour l'Algérie, on s'est beaucoup interrogé sur son avenir, puis sur sa sécurité, par la suite sur les prix du pétrole. Aujourd'hui on y arrive”, répond le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie, en espérant que des améliorations se feront dans certains domaines comme le rail, au niveau de l'efficacité administratif, dans les délais des procédures, judiciaires et autres. Parmi les freins pour s'implanter en Algérie, M. Michel de Caffarelli a évoqué le foncier, la bureaucratie, mais surtout le marché informel, “qui fait très mal aux entreprises”. Il y a aussi la question de la main-d'œuvre qualifiée. “C'est le problème numéro un aujourd'hui”, souligne M. Michel de Caffarelli. Abordant la Foire d'Alger, le président de la CFCIA la qualifie de “baromètre très efficace. C'est un indicateur des besoins en importations d'équipements et de services. C'est le meilleur moyen de découvrir et d'analyser le marché algérien”. La France, encore une fois, garde la première place au niveau des exposants avec 193 participants. Un chiffre en diminution assez forte par rapport aux années précédentes. M. Michel de Caffarelli explique cette baisse par le fait que beaucoup d'entreprises jettent de plus en plus leur dévolu sur les différents salons spécialisés qui sont organisés à Alger et autres manifestations à caractère professionnel. Le président de la CFCIA estime que faire la Foire d'Alger coûte aussi cher que la Foire de Paris. En 2007, les ventes françaises ont progressé seulement de 3%. “L'euro fort pénalise les entreprises françaises. La concurrence des pays émergents, aussi, fait perdre à la France quelques parts du marché”, explique M. Michel de Caffarelli. Aujourd'hui, la France ne représente que 17% des parts de marché de l'importation, devant l'Italie 8,6%, la Chine avec 8,3% et les Etats-Unis 8,1%. Pour autant, l'Algérie demeure le premier partenaire commercial de la France en Afrique. “Cette statistique est peut-être faussée”, estime le président de la CFCIA, par le fait de l'installation d'entreprises françaises en Algérie qui ne font plus partie des importateurs. En outre, alors que les importations de véhicules ont chuté de 7%, les ventes de constructeurs français ont continué d'augmenter. Les ventes de voitures Citroën ont progressé de 48%, Renault de 30% et Peugeot de 33%. L'explication réside dans le fait qu'une bonne partie des voitures françaises importées sont fabriquées soit en Espagne, soit en Roumanie ou dans d'autres pays. Meziane Rabhi