L'association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès a dédié la Journée mondiale de l'enfance de cette année aux enfants atteints du diabète. Elle a organisé, avant-hier, une journée de sensibilisation sur la prise en charge des enfants diabétiques à la maison de jeunes Senani Saïd du chef-lieu de la wilaya. Outre une exposition à laquelle ont participé des laboratoires pharmaceutiques qui ont présenté aux visiteurs tous les médicaments utilisés contre le diabète ainsi que leurs récents appareils de dépistage de la maladie et de mesure de la glycémie, l'association a programmé une série de conférences qu'ont animées des spécialistes venus des hôpitaux de Parnet, Bab El Oued, Thenia et d'autres structures sanitaires. Quelque 300 enfants diabétiques, accompagnés de leurs parents ont suivi ces interventions que les médecins ont pris le soin de faire dans un langage simple, accessible à l'audience. Pr Lacette, du CHU de Parnet, et qui préside l'association des enfants diabétiques d'Alger a animé une conférence sur l'insulinothérapie. Elle a attiré l'attention des parents sur la nécessité de respecter les recommandations des médecins quant à la fréquence, la régularité et l'endroit du corps où doivent être faites les injections. Car « il y a une grille d'injection à respecter et la moindre perturbation risque d'entraîner des complications ou d'annuler l'effet du médicament », a-t-elle averti en insistant sur le fait que les injections du matin doivent être faite dans la partie supérieure du corps et qu'il faut changer d'endroit chaque jour. Pr Lacette a insisté sur l'éducation dans la prise en charge des enfants malades. « L'éducation est la pierre angulaire dans l'effort de prise en charge de l'enfant. L'hygiène, la nourriture, l'activité sportive sont parmi les éléments les plus importants dans cette prise en charge », a-t-elle dit. Pr Lacette, qui décèle un « côté très négatif du diagnostic », induit par le refus des parents d'accepter la maladie, plaide pour un « changement des mentalités ». Cette spécialiste déplore le « manque de moyens à même de permettre une prise en charge effective des enfants diabétiques ». « Il n'y a pas de maisons de diabétiques spécialement pour enfants, pourtant un établissement dans chaque région du pays (Est, Ouest et Centre) suffira largement. Ceci est d'autant plus indispensable qu'il ne faut jamais mettre les enfants diabétiques dans les mêmes salles que les adultes. Nous faisons aussi face, et ce depuis des années, à une pénurie de seringues pour enfants ; ce n'est pas normal », dit-elle. Abondant dans le même sens, le Dr Abdi de la maison des diabétiques de Boudouaou a parlé des « règles d'or pour bien vivre son diabète » citant une l'hygiène, le régime alimentaire et une surveillance régulière. Et le Dr Benzine Samia et Saâdouni de l'hôpital de Thenia ont animé des conférences sur « L'éducation de l'enfant diabétique » et « L'enfant diabétique et le tabagisme » respectivement. Le président de l'association a soulevé, à cette occasion, quelques problèmes relatifs à la prise en charge des diabétiques dans la wilaya de Boumerdès. Il a dénoncé la « décision prise par les responsables de la santé de transformer la maison des diabétiques de Boudouaou en une autre structure et l'usage de l'étage supérieur de la polyclinique de Boumerdès pour des services administratifs ». M. Mokri a aussi réitéré son appel à l'adresse des responsables locaux afin de doter son association d'un siège.