Les bénéficiaires de décisions d'éligibilité d'aide de l'Etat à l'habitat rural et de l'octroi d'une aide de 500 000 DA de la cité Traïdia Abed de la commune de Dréan (El Tarf) ont décidé de sortir de leur mutisme pour dénoncer la fuite en avant, aussi bien de l'entreprise en charge du projet que la Dlep et la Duc. Au nombre de 85 souscripteurs, les bénéficiaires de ce projet d'habitat rural groupé ont, dans une correspondance adressée aux plus hautes instances du pays, souligné que le projet en question est à l'arrêt depuis 2007, affirmant à ce sujet que « sans que les services en charge du suivi, en l'occurrence la Dlep et la Duc, ne se manifestent pour la reprise des travaux laissés à l'abandon ». A cela, les protestataires affirment que devant le laisser-aller et le laisser-faire, ces logements, qui se dégradent au fil du temps en l'absence de clôture ou du moins de gardiennage, sont devenus carrément un lieu de débauche dans la journée et se transforment en buvette clandestine, la nuit venue. L'entreprise en charge du projet aurait abandonné les travaux au motif, selon les bénéficiaires, de l'exigence par la Dlep du paiement du terrain d'assiette estimé à 120 000 DA pour chaque acquéreur. Décision que tout autant que les acquéreurs, le promoteur a rejetée. « Nous sommes disposés à payer uniquement la superficie de la parcelle destinée à la construction du logement (100 m2) qui nous a été attribuée dans le cadre de l'aide de l'Etat à l'habitat rural, et le paiement doit être effectué directement aux caisses de l'Etat par les services des Domaines ou l'agence foncière, sans passer par l'intermédiaire des promoteurs », déclare Abassi Nourredine, parlant au nom des souscripteurs. Le malheur de ces derniers ne s'arrête pas en si bon chemin. Ils font aussi l'objet de harcèlement de la part des propriétaires pour qu'ils leur libèrent les logements qu'ils occupent en leur qualité de locataires. Plus grave encore, des modifications et des malfaçons dans la réalisation des travaux, non conformes au plan de construction fixé par le permis de construire, ont été révélées. Les bénéficiaires qui, ballottés de charybde en silla, demandent une commission d'enquête, dont les membres seraient issus de la wilaya, afin de mettre un terme aux agissements préjudiciables des responsables locaux, à l'origine, selon eux, des entraves de ce projet pourtant entrant dans le cadre du programme du président de la République.