L'environnement et la santé publique pourraient être, à terme, mis en péril si les pouvoirs publics ne prennent pas rapidement des mesures concrètes pour éradiquer la menace, représentée par le stockage prolongé des médicaments périmés. Cet avertissement est lancé par Kamel Baghloul, président de la section ordinale régionale des pharmaciens de Constantine (SORPC), composée des wilayas de Mila, Jijel, Oum El Bouaghi et Constantine. Loin d'être une simple vue de l'esprit, nous a-t-il confié, cette préoccupation est, bien au contraire, celle de l'ensemble de la corporation qui tire la sonnette d'alarme pour tenter de faire bouger les choses et remettre à plat une inquiétude née d'une situation prise trop à la légère et qui aurait, de ce fait, débouché au fil des décennies, sur un tableau clinique jugé assez grave pour être sérieusement examiné au plus haut sommet des institutions compétentes. En point d'orgue de ce tableau clinique inquiétant est mis en exergue l'absence d'incinérateurs spécialisés et conçus pour éliminer en toute sécurité les médicaments périmés entreposés dans les arrière-boutiques ou dans les entrepôts. Les stocks atteindraient la dizaine de milliers de tonnes, selon le président de la SORPC. Des pharmaciens d'officine (au nombre de 839 au niveau des quatre wilayas sous tutelle de la SORPC) aux importateurs, en passant par les différents intermédiaires impliqués dans la filière du médicament, tous sont unanimes à dire que la situation empire, pourrissant chaque jour un peu plus l'activité des opérateurs exerçant dans ce créneau. Un problème récurrent, dont la presse se fait l'écho à intervalles réguliers, tant est grande l'inquiétude des uns et des autres. D'un maillon à l'autre et d'un bout à l'autre du pays, tous manifestent, dans un même élan, leurs inquiétudes, sachant tous les risques liés à cette problématique. Cependant, les solutions tardent à venir et les stocks de médicaments périmés connaissent, de ce fait, une évolution exponentielle. A ce propos, on serait tenté de dire qu'à trop vouloir jouer avec le feu, on risque de se brûler. N'est-il pas temps pour les autorités compétentes, s'interroge le président de la SORPC, de prendre les mesures idoines, avant que ne surviennent de sérieux incidents d'ordre sanitaire ou d'autres liés à la pollution ?