Le volume des médicaments périmés, et qui continuent à être stockés au niveau des officines, est en nette progression en Algérie. La prise en charge de ce phénomène a été au menu du 4e congrès du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) ouvert, hier, à Chenoua, dans la wilaya de Tipasa. En effet, beaucoup d'officines continuent de stocker des médicaments périmés, en dépit des mises en garde émises par les pouvoirs publics. Certaines officines stockent des produits périmés depuis de longues années, faute d'incinérateurs. Au cours de cette rencontre qui s'étale sur deux jours, les participants auront à examiner le bilan des trois années d'activité du conseil et du bureau national du Snapo avant de procéder à leur réélection et préparer un programme d'actions. Selon le président du Snapo, Abed Fayçal, le syndicat a franchi de nombreuses étapes depuis son agrément en 1999, puisqu'il a commencé avec 1300 adhérents représentant 17 wilayas pour se retrouver aujourd'hui avec 3000 adhérents répartis sur 45 wilayas. En plus du travail au niveau organique, réalisé par les différentes équipes qui se sont succédé à la tête du syndicat, de nombreuses actions ont été menées pour améliorer les conditions de travail du pharmacien et prendre en charge ses préoccupations, selon M. Abed. Il cite, dans ce sens, les relations du Snapo avec les caisses nationales d'assurance (Cnas, Casnos) en matière de tiers payant et de carte Chiffa, les propositions sur la loi de la santé, la création de chaînes de pharmacies, le dossier relatif aux marges bénéficiaires ainsi que d'autres questions, dont celles relatives à la refonte de la convention sur le tiers payant et à la refonte du système national du médicament, entre autres. La grande préoccupation du Snapo, aujourd'hui, au-delà des questions matérielles et de l'organisation de la profession, reste la prise en charge par les pouvoirs publics du dossier des médicaments périmés qui posent de sérieux problèmes aux pharmaciens, selon le président sortant du Snapo qui a fait état de l'existence au niveau de la seule ville d'Alger d'un stock de 9000 tonnes de médicaments périmés. Les vaccins, les antibiotiques de première et deuxième génération sont les médicaments les plus cités par les spécialistes qui dénoncent cette pratique. Ces derniers reprochent aux pharmaciens de ne pas respecter les normes de stockage. Ils suggèrent la création d'un centre de biostatistiques utilisant une base de données en temps réel, avec la collaboration des officines, qui seront tenues de délivrer trimestriellement des états déclaratifs des stocks et produits périmés. Nassima Bensalem