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Obama met en garde les «dirigeants corrompus»
Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2009

Les mots exhalent indubitablement la menace. Une mise en garde sévère, mais savamment enveloppée, adressée aux régimes corrompus de par le monde et à leurs dirigeants, appelés au passage à «lâcher prise» et à épouser «le sens de l'Histoire». Le sens que les Etats-Unis d'Amérique indiquent. L'Amérique : conscience du monde ? Le fait ne paraît pas nouveau. Fortement imprégné de la rhétorique de la «mission mondiale américaine», le discours d'investiture du 44e président des Etats-Unis d'Amérique, prononcé hier devant le Capitole, donnera assurément des sueurs froides aux despotes véreux qui peuplent le Tiers-Monde. A ceux qui sont dans le viseur de l'empire. œuvre d'un démocrate, le discours en question, qui restera certainement dans l'histoire, n'est pas moins le reflet du consensus établi depuis longtemps dans la classe dirigeante sur ce que sont le rôle et les prérogatives des Etats-Unis sur la scène internationale. Sur son droit d'intervenir n'importe où et n'importe quand pour rendre le monde «plus libre» , «plus démocrate» et «sûr». Dans la droite ligne de ses «aïeux», les «pères fondateurs» de la démocratie à l'américaine comme il les désigne dans son discours, Obama se veut l'incarnation de cette longue tradition d'interventionnisme. Les «Etats voyous», les «Etats faibles» représentent, selon lui, une menace.
Dans un discours de campagne, prononcé devant le Conseil des affaires étrangères, Barack Obama désigne les «Etats voyous» et les «Etats faibles» comme des menaces potentielles contre la sécurité américaine. «Les défis et menaces viennent d'armes qui peuvent tuer à une échelle massive et d'un terrorisme international qui répond à l'aliénation ou au sentiment d'injustice par un nihilisme meurtrier. Ils viennent d'Etats voyous alliés aux terroristes et de puissances émergentes qui pourraient bien défier à la fois l'Amérique et les fondements internationaux de la démocratie libérale. Ils viennent d'Etats faibles qui ne peuvent pas contrôler leurs territoires ni subvenir aux besoins de leurs populations.»
La prééminence de la sécurité américaine sur tout autre considération est plus qu'édifiante. S'adressant aux «dirigeants du monde» qui «cherchent à semer le conflit» ou à «accuser l'Occident (mot choisi délibérément et par opposition à l'Orient, ndlr) des problèmes de leur société», Obama prend un air moralisateur, presque étonné de cette «accusation». «Sachez que votre peuple vous jugera sur ce que vous serez capable de bâtir, pas de détruire», a-t-il dit. Obama évitera en effet soigneusement d'évoquer le soutien apporté par les Administrations américaines successives à de nombreux dictateurs dans le monde et ne soufflera pas mot sur les «certificats de bonne conduite» délivrés par le passé aux désormais «ennemis» d'aujourd'hui.


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