Ainsi, le week-end dernier, il a été procédé à l'installation du conseil administratif et du conseil scientifique de ce centre en présence du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques et de celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le CNRDPA, précise-t-on, est doté d'une station d'aquaculture, d'une ferme marine, d'un centre conchylicole – des structures implantées à Bou Ismaïl – mais aussi d'une station des ressources halieutiques à El Tarf ; d'une station halieutique à Beni Saf ; d'une station d'aquaculture continentale et d'une ferme pilote d'eau douce à Aïn Defla ainsi que d'un centre de pêche à Sidi Amar et d'une station d'aquaculture saharienne à Ouargla. Des personnalités scientifiques éminentes qui travaillent dans les centres de recherche dans différents pays européens font partie désormais du conseil scientifique du CNRDPA, qui est également ouvert aux sollicitations des chercheurs algériens. Ce centre, qui vient de bénéficier d'une enveloppe financière de 35 millions de dinars, annonce l'inscription de 9 programmes de recherche qui s'articulent autour de la gestion halieutique, de l'aquaculture marine et continentale, de la fabrication des aliments artificiels pour les poissons, de la préservation et de la mise en valeur des ressources algales ainsi que de la protection de l'environnement marin des microalgues toxiques, afin de préserver la faune et la flore marines. Il est également question de la valorisation des produits de la pêche et de l'aquaculture, du suivi et la commercialisation des produits de la pêche et enfin de toutes les activités qui sont en relation directe et indirecte avec le secteur de la pêche et de l'aquaculture. Des scientifiques algériens affichent leur inquiétude face à la disparition de beaucoup d'espèces de poissons des côtes algériennes, tout en s'attelant à mener des études sur la présence de poissons qui viennent des autres mers. Les campagnes de prospection en mer en 2003 et 2004, engagées dans le cadre de la coopération algéro-espagnole, ont permis de mettre en relief l'existence de 430 espèces de poissons d'intérêt biologique, dont 25 espèces sont à caractère commercial. Les potentialités aquacoles naturelles en Algérie sont identifiées à travers 286 sites, regroupés en 53 zones d'activité d'aquaculture réparties sur l'ensemble du territoire national. Le CNRDPA se dote par ailleurs de 2 nouvelles écloseries mobiles (à Sétif et Sidi Bel Abbès) un projet financé par le Fonds national de développement de la pêche et l'aquaculture. Une enveloppe financière d'un montant de 79 616 386,44 DA a été affectée à ce projet d'écloseries qui doivent produire jusqu'à 20 millions d'alevins, grâce à un système d'élevage intensif. Protéger le patrimoine marin Au demeurant, le CNRDPA prévoit le lancement, très prochainement, du projet de ferme pilote pour l'élevage de crevettes japonaises (penaeus japonicus) à Skikda, selon le processus du système d'élevage semi intensif, grâce à la coopération algéro-coréenne. «Les filières aquacoles ciblées sont axées autour de la conchyliculture et de la pisciculture marine, l'élevage des crustacés et des poissons d'étang, l'exploitation des ressources naturelles et de l'algoculture, la pisciculture d'eau douce et l'exploitation de l'artémia au niveau des chotts et des sebkhas», a souligné le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques lors du colloque maghrébin de la pêche et de l'aquaculture, qui s'est tenu pour la 1re fois en Algérie. Les déversements des eaux polluées dans la mer et les barrages constituent un autre casse-tête pour les chercheurs, d'autant que la base de l'alimentation des populations devra reposer à l' avenir sur les poissons. Aussi, la stratégie adoptée par le secteur de la pêche vise essentiellement à offrir toute une variété de produits de la mer à partir des eaux douces, d'où le développement de l'aquaculture continentale et saharienne, sans perdre de vue la protection du patrimoine marin. L'évaluation des ressources par les chercheurs et scientifiques du secteur de la pêche fait partie des actions permanentes au sein du secteur de la pêche. C'est à la faveur de cette nouvelle politique de l'aquaculture que les universitaires et chercheurs algériens qui travaillent en France, au Canada et en Hollande se montrent mobilisés pour aider aux actions de développement durable. «Désormais, toutes les décisions du ministère seront prises sur la base des conclusions des scientifiques et des chercheurs», avait affirmé le premier responsable du secteur, Smaïl Mimoune.