Je lance un appel à tous les accros de la cigarette pour qu'ils cessent de fumer car ils peuvent facilement finir leur vie avec un cancer, comme cela est mon cas. J'ai fumé pendant 30 ans et à chaque fois qu'on me conseillait d'arrêter la cigarette, je faisais la sourde oreille et je prenais cela à la légère. Aujourd'hui, je ne veux pas que cette fatalité arrive aux autres, surtout qu'elle peut facilement être évitée », dira avec un grand regret et une voix très fatiguée Mohamed, la cinquantaine environ, à des éléments de l'association El Badr de lutte contre le cancer, à bord d'un train Alger-Oran via Blida. Les membres de cette association avaient, faut-il le rappeler, mené des actions de sensibilisation, tout récemment, à l'adresse de plusieurs voyageurs à bord de ce moyen de transport de masse contre les effets dévastateurs de la cigarette. Cela a eu lieu notamment grâce à la contribution de la SNTF et de ses filiales, dont Rail pub, lesquelles se veulent être ainsi des entreprises citoyennes. La même opération a concerné aussi les voyageurs qui étaient à bord du train Alger-Constantine, toujours à l'occasion de la Journée internationale contre le tabagisme. Selon Moussaoui Mustapha, président de l'association en question, la campagne de sensibilisation des usagers du train contre les dangers du tabac en est à sa deuxième édition. Elle a eu lieu, pour la première fois, l'année dernière, à l'occasion de la Journée internationale contre le tabagisme, coïncidant avec le 31 mai de chaque année. « Sur 10 cas de cancer des poumons, 9 sont causés par la cigarette. 30 à 35% des cancers sont dus au tabac », nous dira-t-il, en insistant sur l'importance de la sensibilisation pour minimiser les affres du tabagisme. Toujours dans le même contexte, le service de pneumo-phtisiologie de l'EPH de Blida a organisé, mercredi dernier, ses septièmes Journées médicales sous le thème « Le tabac et la pathologie respiratoire », au niveau de l'hôtel militaire. Le choix de ce thème n'est pas fortuit car il coïncide avec la célébration de la Journée mondiale sans tabac, célébrée chaque année le 31 mai. Cette manifestation d'ordre scientifique a permis de faire un tour d'horizon sur l'origine du tabac, de ses pathologies et de son épidémiologie. En ce sens, le tabac qui a été introduit au Portugal (Europe) par Christophe Colomb, est classé comme la deuxième plus grande cause de mortalité dans le monde, a déclaré, en substance, le professeur en pneumo-phtisiologie A.Djebbar de l'EPH de Constantine, dans une communication relative à l'histoire du tabac. Il est admis, dans ce cadre, que la moitié des fumeurs réguliers finiront par mourir du tabagisme et que des milliers de personnes qui n'ont jamais fumé meurent chaque année de maladies dues à l'inhalation de la fumée des autres. Un grand nombre d'enfants sont exposés à la fumée du tabac, en particulier à domicile. Des milliers de travailleurs, aussi, meurent chaque année, du fait d'une exposition à la fumée secondaire au travail. Dans ce sillage, les participants ont mis en exergue l'existence d'un consensus scientifique fondé sur plusieurs études qui valident le fait que l'exposition à la fumée du tabac provoque des maladies graves et létales. Ainsi, la fumée du tabac contient plus de 4000 produits chimiques connus, dont une cinquantaine sont cancérigènes, selon les intervenants. Ils ont attesté que la fumée secondaire est également à l'origine de formes sévères de cardiopathies et de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires, dont la plupart sont fatales. L'exposition à la fumée secondaire impose également des coûts économiques aux individus, aux entreprises et à la société dans son ensemble. A la lumière de ce qui précède, les participants ont avancé que les preuves scientifiques disponibles ne laissent aucun doute : les espaces non-fumeurs constituent la seule solution pour garantir une protection efficace contre tous les effets dévastateurs de l'exposition à la fumée secondaire. Toutefois, l'industrie du tabac a constamment induit le public en erreur et l'a désinformé sur les risques sanitaires et les dangers du tabagisme passif, ont regretté ces experts. L'industrie du tabac poursuit, à ce jour, ses efforts pour ralentir l'application des législations efficaces visant à protéger les travailleurs et le public du tabagisme passif. A ce titre, les communicants ont amplement déploré l'inapplication dans notre pays des textes législatifs promulgués qui interdisent de fumer sur les lieux publics, car faire passer une législation antitabac ne suffit pas. Il faut également veiller à son application effective. Tous ces faits interpellent les pouvoirs publics pour prendre des mesures décisives et immédiates pour protéger la santé des citoyens en œuvrant à la création effective d'espaces sans tabac. Ces espaces présentent des avantages pour tout le monde, dans la mesure où les familles avec enfants, de nombreux non-fumeurs et même certains fumeurs préfèrent aller vers des endroits sans fumée. Hocine Mallek, Mohamed Benzerga