Echec n Arrêter de fumer est, pour la plupart des fumeurs, une des tâches les plus ardue.s Ils savent pertinemment que leur santé est menacée, mais ils n'y peuvent rien, ou du moins le pensent-ils. «Je déteste la cigarette, je sais qu'elle nuit à ma santé et porte un sérieux coup à ma bourse. Je veux en finir avec cette mauvaise habitude, mais malheureusement ma volonté fléchit à chaque fois. On dirait que la consommation du tabac fait partie de mon destin !», témoigne Saïd, la quarantaine, dentiste à El Biar. Le comble est que notre interlocuteur sait que le tabac cause de gros dommages aux dents ! Il conseille même à ses clients de ne pas fumer et de ne pas chiquer. «Entre le devoir professionnel et la vie privée, il y a un énorme fossé. D'ailleurs, certains citoyens me reprochent le fait de fumer et en même temps de conseiller aux autres de ne pas en faire de même», reconnaît notre interlocuteur. Sortir de cette situation compromettante représente un défi difficile à relever par des milliers de personnes. «J'ai réussi à maintes reprises à arrêter de fumer pendant une semaine ou plus, mais il suffit que j'aie un petit problème pour me diriger inconsciemment vers un kiosque pour m'acheter un paquet de cigarettes. Je fais du sport actuellement pour arrêter de fumer, mais, parfois, je prends des cigarettes juste à la fin de l'entraînement. Mon objectif maintenant se résume à réduire la quantité consommée», témoigne Ali, la trentaine, comptable dans une banque étrangère. D'autres fumeurs tentent d'arrêter à travers l'acquisition de certains médicaments fabriqués à cet effet, comme les patchs, les pastilles, etc. Le résultat est presque le même : rares sont ceux qui arrivent à atteindre leur objectif. La plupart «rechutent». Une étude réalisée récemment par le Pr Yves Martinet (CHU de Nancy/ France), fait ressortir que «70% des fumeurs veulent arrêter de fumer, 30 à 40% essayent, chaque année de le faire, mais 5% seulement y parviennent sans aide». En Algérie, le taux d'échec est beaucoup plus important, estiment les spécialistes, en raison notamment de la cherté des médicaments utilisés à cet effet et l'absence de centres de prise en charge spécialisés. Même le nombre de femmes algériennes, tous âges confondus, qui consomment du tabac ne cessent d'enregistrer une augmentation constante. Difficile d'avoir des statistiques fiables à ce sujet, mais il suffit de constater dans certains milieux (universités, lieux de travail, salons de thé…) pour se rendre à cette évidence. Fumer n'est plus un tabou pour la femme algérienne et la cigarette n'est plus l'apanage des hommes. Fumer est considéré chez certaines comme un signe de liberté et d'affirmation. Les effets néfastes du tabac chez la gent féminine sont pourtant, selon les spécialistes, plus importants puisque le tabac est à l'origine de plusieurs types de cancers (poumons, seins, col de l'utérus...). Et lorsque la femme enceinte consomme du tabac, cela peut également nuire au bébé. La plupart des fumeuses affirment ne pas être capables d'arrêter. Et le danger reste présent…