Avec l'allongement de l'espérance de vie, les spécialistes prévoient un nombre croissant de malades dans les années à venir. Les facteurs de risques sont identifiés et ils sont liés principalement à l'âge, l'obésité, les malades atteints du diabète et à la sédentarité. Toutes les études nationales et internationales ont démontré cet état de fait et les nouvelles tendances font craindre le pire en termes de statistiques. Si des études ont révélé que la prévalence de l'hypertension a atteint les 35% au niveau national, les régions du sud algérien enregistrent des taux inquiétants. La dernière enquête en date réalisée entre 2001 et 2008 par une équipe de la SAHA en collaboration avec le ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière, une étude scientifique longitudinale «Oasis II», a révélé que la prévalence de l'HTA dans le Sud est passée de 44 à 70% rendant ainsi nécessaire un programme de santé publique adéquat pour éviter un fort taux de mortalité, a alerté le Pr Berrah, président de la société algérienne d'hypertension atérielle à l'ouverture de son 7e congrès qui s'est tenu ce week-end à Tamanrasset. Pour le Pr Berrah, l'hypertension artérielle est en nette progression en Algérie et nécessite la mobilisation de l'ensemble de la communauté médicale et le renforcement du programme de formation continue. Il impute cette progression à plusieurs facteurs, notamment le changement des habitudes alimentaires, l'environnement social, la génétique et l'âge tout en signalant qu'elle a des répercussions graves sur le cœur et d'autres organes (reins, cerveau etc.) Des hypertendus insuffisamment contrôlés Une pathologie qui a aussi une influence non négligeable sur les dépenses médicales. La prescription médicamenteuse d'hypertenseurs à elle seule demande un budget conséquent et des traitements indispensables pour éviter des complications. Mais, il reste que près de la moitié des personnes n'atteignent pas le contrôle tensionnel recquis, ce qui favorise les complications cardiovasculaires qui sont la cause principale de nombreux cas de mortalité. L'étude sur la prévalence de l'atteinte de la cible tensionnelle en Algérie (PACT), première du genre et réalisée par le laboratoire Sanofi Aventis, permet de comparer avec les autres pays et suggérer des mesures encore plus efficaces pour enrayer cette maladie. Atteindre la cible tensionnelle chez un malade hypertendu, c'est-à-dire faire descendre les chiffres de la tension à moins de (inférieure) 14 mm hg pour la pression artérielle systolique (PAS) et inférieure à 90 mm hg pour la pression artérielle diastolique (PAD). Comme elle doit aussi être inférieure à 130 mm hg pour la PAS et inférieure à 80 mm hg pour la PAD chez un diabétique et un patient présentant une insuffisance rénale. Si on arrive actuellement à assurer une efficacité thérapeutique grâce à des médicaments puissants, il n'en demeure pas moins qu'un faible pourcentage seulement atteint la cible tensionnelle. Ainsi, l'étude PACT a montré que la prévalence du contrôle tensionnel est de 23,5%. Lors de ces deux journées de formation, auxquelles ont pris part 400 médecins spécialistes venus des différentes régions du pays, les débats ont porté sur plusieurs thèmes portant sur le diagnostic et la prise en charge de l'hypertension artérielle, l'interactivité entre l'hypertension et le cerveau, les urgences hypertensives, l'hypertension artérielle chez les sujets âgés, l'hypertension artérielle et la grossesse et l'hypertension artérielle et le diabète. Des recommandations pratiques ayant trait à la prévention au dépistage précoce de l'hypertension artérielle ont sanctionné les travaux de ce 7e congrès.