L'hypertension est la première cause majeure des maladies cardiovasculaires, avec quelque 7,1 millions de décès par an. Malgré tous les moyens thérapeutiques utilisés à ce jour, la cible tensionnelle n'est pas toujours atteinte par les patients. De nouvelles armes thérapeutiques donnent de l'espoir pour freiner cette maladie silencieuse. Première cause majeure des maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle touche de plus en plus de personnes dans le monde. Elle constitue le premier facteur de mortalité avec quelque 7,1 millions de décès par an. Les chiffres sont inquiétants et la maladie et ses complications ne cessent d'être au centre des préoccupations thérapeutiques et des spécialistes pour tenter de freiner l'explosion du nombre de cas. Le monde arabe figure, ainsi, par les pays fortement touchés par cette maladie avec des prévalences dépassant les 20%. Ainsi, un premier congrès panarabe ayant pour thème «Changement de paradigme dans les maladies cardio-rénales et métaboliques à travers le monde arabe» a eu lieu en Tunisie les 8 et 9 octobre derniers. Plus de 700 médecins spécialistes venus de 17 pays arabes ainsi que des sommités venues de Suède, du Danemark, du Royaume-Uni, des USA, d'Allemagne etc., ont pris part à cet important rendez-vous scientifique. L'Algérie a été représentée par le Pr Berrah, chef de service de médecine interne à l'hôpital de Bab El Oued, Dr Nibouche, cardiologue à l'hôpital Parnet et Dr Mimouni, diabétologue à l'hôpital Mustapha à Alger. Le débat a porté principalement sur l'amélioration de la prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA), la présentation des nouvelles classes thérapeutiques (l'inhibition directe de la rénine) et l'éducation thérapeutique qui constitue un axe important dans le contrôle de l'HTA. Un problème soulevé, a précisé Pr Berrah, en mettant en exergue le paradoxe entre la disponibilité de tous les moyens de la prise en charge et le non-contrôle. Ce qui favorise, a-t-il expliqué, les complications cardiovasculaires qui sont la cause principale de nombreux cas de mortalité. Comparée aux autres pays arabes, l'Algérie est l'un des rares pays qui a pu voir les pourcentage de ce contrôle augmenter. Il a été ramené de 6% à 23% en citant l'étude Pact. Pour lui, cette amélioration trouve son explication dans l'introduction dans notre pays du système du tiers payant qui a permis aux malades l'accès aux traitements. Il signale aussi que le corps médical est aujourd'hui sensibilisé sur ces questions à laquelle s'ajoute la dynamique de la formation. A noter que la cible tensionnelle chez un malade hypertendu, c'est-à-dire faire descendre les chiffres de la tension : inférieure à 14 mm Hg pour la pression artérielle systolique (PAS) et inférieure à 90 mm Hg pour la pression artérielle diastolique (PAD). Comme elle doit aussi être inférieure à 130 mm Hg pour la PAS et inférieure à 80 mm Hg pour la PAD chez un diabétique et un patient présentant une insuffisance rénale. Le diabète est la seconde pathologie qui connaît une forte progression dans les pays arabes. Au plan thérapeutique, Pr Berrah a mis l'accent sur l'intérêt de la nouvelle classe thérapeutique qui permet de réduire le risque cardiovasculaire et les facteurs de risque. A noter que l'évaluation anonyme des travaux a fait ressortir première la communication algérienne présentée par Pr Berrah. L'on estime aujourd'hui à 1 milliard le nombre de personnes souffrant d'hypertension dans le monde (40% dans les pays occidentaux et 60% dans les pays pauvres et en voie de développement). Soit une prévalence mondiale de 26%.