Le président des Etats-Unis, Barack Obama, rompt avec la politique arrogante de son prédécesseur, George W. Bush, qui s'était durant deux mandats érigé en « donneur de leçons » de démocratie au monde. Barack Obama a tenté de « corriger » l'image de l'Amérique, totalement ternie par plus de dix années d'une gestion controversée, particulièrement à l'égard du monde musulman. Contrairement à George Bush, Obama n'entend pas imposer « les valeurs » des Etats-Unis. Les politiques belliqueuses de l'Administration Bush font-elles désormais partie du passé ? Au Caire, le président américain a en tout cas tenté de convaincre que les temps ont changé et que l'Amérique comprend maintenant mieux la complexité du monde. Il a estimé que les Etats-Unis ne peuvent imposer leurs valeurs, soulignant que les principes tels que la démocratie et de l'Etat de droit sont universels. « Je sais qu'il y a eu une controverse sur la promotion de la démocratie ces dernières années et une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Permettez-moi d'être clair à ce sujet : aucun système de gouvernement ne peut être imposé par une autre nation », a-t-il dit. Exprimant son « engagement auprès des gouvernements qui sont le reflet de la volonté du peuple », Obama estime que « chaque nation a donné des vies pour ce principe à sa manière, fondée sur les traditions de chaque peuple ». « L'Amérique n'a pas la présomption de savoir ce qui est meilleur pour tout le monde, tout autant que nous ne pourrions pas avoir la présomption de choisir le résultat d'une élection pacifique », a-t il souligné. Le président des Etats-Unis s'est dit par ailleurs convaincu que « tous les peuples aspirent à un certain nombre de choses : la possibilité de s'exprimer et de dire son mot sur la manière dont on est gouverné ; la confiance dans un Etat de droit et dans l'administration d'une justice égale (pour tous), un gouvernement transparent qui ne vole pas le peuple ; la liberté de vivre selon son choix ». Et de préciser : « Ce ne sont pas là seulement des idées de l'Amérique. Ce sont les droits de l'homme. Et c'est pourquoi nous les soutiendrons partout. » Le président américain n'a néanmoins pas omis de souligner que son pays peut « servir de bon modèle » aux pays musulmans. Obama appellera, par ailleurs, les gouvernements du monde entier à respecter les droits des minorités, à placer l'intérêt des peuples au-dessus de leurs intérêts. Pour lui, « les gouvernements devraient refléter la volonté du peuple » et que les citoyens devraient avoir « leur mot à dire » sur la manière dont ils sont gouvernés. « Peu importe le bout par lequel on commence : un gouvernement du peuple par le peuple, c'est le standard unique pour tous ceux qui souhaitent exercer le pouvoir. Vous devez maintenir votre pouvoir à travers le consentement et non par la coercition ; vous devez respecter les droits des minorités et faire preuve d'un esprit de tolérance et de compromis ; vous devez placer les intérêts de votre peuple et le fonctionnement légitime du processus politique au-dessus de votre parti. Sans ces ingrédients, les élections seules ne font pas une véritable démocratie », a-t-il dit. Obama a évoqué aussi le droit des femmes, notamment la nécessité d'une éducation égale pour tous. « Ce n'est pas une coïncidence si les pays où les femmes sont les mieux éduquées sont les plus prospères », a-t-il souligné.