Ces lieux très fréquentés semblent ne susciter aucune attention des responsables locaux. En effet, au chef-lieu de wilaya, la gare routière sensée être la vitrine de la ville, offre une image hideuse. De par la dégradation de la chaussée et l'anarchie qui y règne tout au long de l'année, cet espace n'a de gare que le nom. En dépit des importantes recettes qui y sont engrangées, rien n'est fait pour améliorer la situation. Les malheureux voyageurs et transporteurs qui la fréquentent n'ont qu'à prendre leur mal en patience. Les lieux ne seront pas aménagés de sitôt, car on projette de réaliser une gare intermodale au centre-ville. En outre plusieurs vols y ont été enregistrés ces derniers temps. La même situation prévaut à la gare routière de Khemis El Khechna où l'exiguïté, la gadoue et les cloaques d'eau rendent l'endroit infréquentable. Les usagers éprouvent des difficultés à se déplacer et subissent un calvaire au quotidien. «On parle de la réalisation de grands projets et d'un million de logements, alors qu'on n'arrive même pas à aménager un petit arrêt de bus. Ceci est désolant», s'indigne un citoyen. Il n'y a pas longtemps, les transporteurs de la région ont enclenché un mouvement de grève en signe de protestation contre la dégradation continue de ladite station et le non-revêtement de quelques routes de la région, mais en vain. Samir, un enseignant au CEM de Ouled Heddadj indique que la station de bus de la localité ne donne aucune envie de voyager. «Tout y fait défaut. Les bus sont vétustes. Non revêtues en béton bitumineux, les aires de stationnement de cette gare deviennent une mare de boue noirâtre à la moindre averse. C'est intenable», dit-il avant de se plaindre «du diktat des transporteurs qui refusent de démarrer tant que leurs «épaves» ne sont pas remplies». Thenia, une autre ville de Boumerdès, et pas des moindres. Les transporteurs n'ont toujours pas d'arrêts de bus dignes de ce nom. Mais ce sont les voyageurs qui en pâtissent le plus. «On nous a parlé d'une nouvelle gare routière, mais on ne voit rien venir», se plaint un transporteur. Dépourvus d'abribus et d'espaces de stationnement, cet endroit est devenu le théâtre d'inextricables embouteillages. Idem pour la station de fourgon des Issers, qui ne répond plus aux normes et les besoins de ces usagers. Située, entre les cités d'habitation, cette dernière n'arrive plus à contenir le nombre important de transporteurs. A Bordj Menaïel, la gare routière se rétrécit comme une peau de chagrin. Là, les constructions illicites et les activités informelles ont fini par envahir même les espaces de stationnement réservés aux bus. Par ailleurs, si au chef-lieu de wilaya l'on a érigé des abribus, dans les autres communes cela demeure encore un rêve pour les voyageurs. Ainsi, dans les communes de Tidjellabine, Si Mustapha, Chaâbet El Ameur, Sidi Daoud, Benchoud, Boudouaou El Bahri, Issers, Naciria, Thenia, Zemmouri, pour ne citer que quelques communes, les voyageurs subissent les affres de l'attente sous le soleil ou la pluie, selon les saisons.