Etat - Le terrain faisant actuellement office de semblant de gare routière est en passe de devenir un lieu infréquentable. De par l'anarchie et la confusion qui y règnent tout au long de l'année, cette soi-disant gare est devenue un calvaire aussi bien pour les voyageurs que pour les transporteurs. La dégradation continue des lieux ainsi que l'absence d'espaces appropriés pour le stationnement ont longtemps été décriés par les usagers. Un désordre indescriptible y règne. Les chefs de quais ou les représentants de l'entreprise en charge de sa gestion qu'on a l'habitude de croiser dans d'autres gares routières, sont méconnus des milliers d'usagers transitant par cette «gare routière». Ce lieu très fréquenté ne semble susciter aucune attention des responsables locaux. La gare routière censée être la vitrine de la ville, offre une image désolante. Disons plutôt que cet espace n'a de gare que le nom. En dépit des importantes recettes qui y sont engrangées, rien n'est fait pour améliorer la situation. Combien sont-ils à faire face, en hiver à la boue et au mauvais temps et en été à un soleil de plomb ? Des milliers assurément. «C'est vraiment paradoxal dans un chef-lieu comme celui de Boumerdès. D'un côté on parle d'améliorer le vécu des citoyens, de l'autre cela demeure un discours sans suite aucune. Pourtant l'argent ne manque pas à mon avis d'autant que ce sont pas moins de 700 bus qui s'acquittent mensuellement du droit de stationnement», s'est indigné un chauffeur assurant la liaison Tizi Ouzou - Boumerdès. Un autre chauffeur assurant la desserte Bouira - Boumerdès est allé plus loin. «Bouira, qui n'a rien d'une destination touristique telle que Boumerdès, a été dotée d'une véritable gare routière. J'ai moi-même formulé ma demande auprès de mon employeur afin de ne plus exercer sur mon actuelle ligne vu l'enfer que nous vivons au quotidien», a-t-il assuré. Signe de malaise dans cette «gare», en janvier dernier, les transporteurs de la région ont enclenché un mouvement de grève en signe de protestation contre la dégradation continue de la station. Le recours à ce mouvement de débrayage avait été décidé par l'Union nationale des transporteurs (UNAT). Les protestataires réclamaient également, l'aménagement des gares routières des localités de la région, notamment celle du chef-lieu de wilaya pour l'amélioration de leurs conditions de travail. La fin du calvaire n'est pas pour demain. Certes, des travaux de bitumage y ont été engagés récemment, mais les lieux ne seront pas aménagés de sitôt, car une gare intermodale au centre-ville est inscrite dans l'agenda de la direction locale des Transports.