Des dizaines de personnes ont pris part au rassemblement organisé, vendredi à Bousselam (Sétif), pour réclamer la libération du blogueur Merzoug Touati, en détention depuis près de deux années. Les intervenants, jeunes pour la plupart, ont appelé la population de cette région située à près de 80 kilomètres au nord de la ville de Sétif, à se mobiliser pour la marche des libertés prévue le 10 décembre prochain à Béjaia. « L'injustice persiste dans notre pays et nous devons lutter pour défendre les libertés d'expression et de manifestation », a déclaré Mounir Rachik, militant des droits de l'homme. Le jeune orateur a dénoncé l'interpellation par les gendarmes d'un militant qui distribuait, hier jeudi à Ain Dockar, chef lieu de Bousselam, des appels au rassemblement organisé aujourd'hui. « Ils ont interpelé l'un de nos frères mais nous n'avons pas peur. Nous continuerons à marcher et à manifester jusque à ce que Merzouk et tous les détenus d'opinion soient libérés ». Un autre intervenant, Boubaker Ait Aissa, n'a pas manqué de critiquer “le silence complice” de la population de Bousselam, région natale du blogueur Merzoug Touati, condamné en juin dernier à 7 ans de prison ferme pour intelligence avec un Etat étranger. « Réveillez-vous gens de Bousselam ! Il faut libérer notre frère incarcéré injustement. Le temps de la peur est révolu », a-t-il lancé. Yanis Adjlia, membre du comité pour la libération de Merzoug Touati, a expliqué devant la petite foule que « Merzouk (chômeur de son état ndlr) n'était pas en mesure de détenir des informations sensibles de nature à intéresser une puissance étrangère. Il n'est pas un haut gradé de l'armée ni directeur dans une entreprise économique importante ». Le militant a accusé la chaîne de télévision Ennahar d'avoir porté préjudice à l'image du blogueur. » Adjlia a invité les habitants de Bousselam à participer massivement à la marche des libertés prévue le 10 décembre à Béjaia. Merzoug Touati a été arrêté par les services de sécurité en janvier 2017, quelques jours après avoir diffusé sur le blog Elhogra.com une interview qu'il avait réalisée avec un diplomate israélien. Ce dernier a notamment avancé que l'Etat hébreu disposait jusqu'aux années 2000 d'un bureau de liaison à Alger. Merzoug Touati a été condamné en appel par le tribunal criminel de Bejaia à 7 ans de prison ferme en juin dernier. En attendant la programmation de son procès au niveau de la Cour suprême, le blogueur, qui a observé plusieurs grèves de la faim, est balloté d'une prison à une autre. Plusieurs ONG locales et internationales ont appelé les autorités algériennes à libérer le blogueur âgé de 30 ans qui croupit, depuis novembre dernier dans la prison de Blida. Pour rappel, la marche des libertés organisée le 20 novembre dernier à Béjaia a été réprimée par les forces de sécurité.