Des dizaines de personnes ont pris part au rassemblement organisé, vendredi dans la soirée au chef lieu de la commune de Bousselam ( nord de Sétif), pour exprimer leur solidarité avec le blogueur Merzoug Touati, condamné à 10 ans de prison ferme. Le rassemblement a débuté à 22h00. Les manifestants ont brandi des photos du blogueur et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Libérez Merzouk Touati », « Pas de démocratie sans la liberté d'expression » ou encore « Tilelli i Merzouk (liberté pour Merzouk) ». Slimane Bouhafs, qui a purgé une peine de 20 mois de prison pour des publications diffusées sur Facebook, était le premier à prendre la parole. « Merzouk Touati, comme vous le savez tous, n'occupe aucun poste de responsabilité. Il travaille comme aide-maçon, il n'est pas en mesure de détenir des informations de nature à intéresser Israël ou un autre Etat étranger », a-t-il dit. « si vous abandonnez Merzouk aujourd'hui, un jour viendra où vous subirez, vous aussi, l'injustice du pouvoir », prévient Slimane Bouhafs. Mourad, un jeune de la région, a critiqué dans son intervention le « silence » de la population de Bousselam face à-l'injustice" que subit le jeune blogueur détenu dans la prison de Oued Ghir depuis janvier 2017. D'autres jeunes se sont succédés pour rappeler que « Merzouk est notre fils, notre frère... il ne faut jamais l'abandonner à son triste sort... » Une délégation du Comité pour la libération de Merzouk Touati s'est déplacée de Bejaia, pour assister à ce rassemblement. Yanis Adjlia, militant de la société civile, a appelé les présents à venir en force assister au rassemblement prévu devant la Cour de Béjaia le 21 juin 2018, date du procès en appel du blogueur. Celui-ci a été condamné par le tribunal criminel de Béjaia, le 24 mai dernier, à 10 ans de prison ferme et une amende de 50 000 dinars. Pour rappel, Merzoug Touati est accusé d'intelligence avec Israël. Une accusation qui-repose" sur des échanges qu'il a eus avec des ressortissants de cet Etat du moyen Orient, dont un ancien diplomate. Lors de son procès, le blogueur a expliqué devant le juge que ces échanges sont intervenus dans le cadre de son enquête sur la thèse de « la main de l'étranger », utilisée systématiquement par les autorités pour disqualifier les voix de l'opposition. Il faut signaler que de militants de diverses tendances politiques (RCD, MAK..) ont pris part au rassemblement tenu à Ain Dockar, centre de Bousselam. Cette action, qui à pris fins vers 23h00, est survenue dans le sillage de rassemblements similaires organisés à Aokas, Béjaia et Tizi Ouzou. Un autre rassemblement de soutien à Merzouk Touati est prévu ce samedi 9 juin à Barbacha, en prévision du rassemblement décisif du 21 juin. Farouk Djouadi, El Watan