Selon des projections officielles diffusées par les services du Parlement européen, le groupe PPE (Parti populaire européen, droite) devrait compter 267 sièges dans le nouvel hémicycle, contre 288 dans l'assemblée actuelle. Le groupe PSE devrait, quant à lui, comprendre 159 membres, contre 217 actuellement, devant le groupe des libéraux et démocrates (81) et les Verts qui gagnent 11 sièges (54). Autre enseignement sur lequel Européens et dirigeants politiques devront méditer, c'est le taux de participation en baisse constante depuis la première élection du Parlement européen au suffrage universel en 1979. Il est de 43,01% (moyenne européenne). En France, Nicolas Sarkozy et Daniel Cohn-Bendit sont les grands vainqueurs des élections européennes, écrivaient hier les éditorialistes de la presse française, qui s'interrogent sur l'avenir du Parti socialiste et du Modem de François Bayrou dans le paysage politique. L'UMP (28%) et Europe Ecologie (16%) doivent leur victoire à une « campagne cohérente » axée sur l'Europe, plus une dimension portant sur la crise économique et les paradis fiscaux pour les Verts, a estimé dans une conférence de presse hier matin Brice Teinturier, directeur général adjoint de TNS Sofrès. Et que la victoire de l'UMP est toutefois à relativiser, le parti de la majorité présidentielle ayant fait le plein de ses voix et les 28% qu'il a recueillis sont en deça des résultats du premier tour présidentiel de Nicolas Sarkozy. L'effondrement du Modem a également profité à l'UMP. Selon le responsable de l'institut de sondage, la diffusion du documentaire Home à deux jours des élections n'a pas profité plus que cela à la coalition de Cohn Bendit, avec le leader anti-ogm, José Bové, et l'ancienne juge anticorruption Eva Joly, un sondage précédant la diffusion du documentaire donnait déjà Europe Ecologie à 15,5%. Europe Ecologie fait pratiquement jeu égal avec le PS, à plus de 16% des voix. Les 16,5% du Parti socialiste signent une défaite cuisante que reconnaît sa dirigeante, Martine Aubry. « Je demande aux Français de garder espoir dans le Parti socialiste », a-t-elle dit avant d'ajouter que « sa formation n'était pas encore crédible » aux yeux de l'électorat. Selon le directeur adjoint de TNS-Sofrès, le PS n'a pas su trouver sa place dans cette campagne, il était aussi triplement concurrencé par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de Besancenot, par le Modem et Europe-Ecologie. « Le PS n'a pas non plus réglé ses différends internes, ses querelles de leadership, plus grave, il n'arrive pas à imposer d'alternative car il n'a pas réussi à capter les classes populaires. » « Il traverse une crise profonde, durable, datant des années 1990 ». Le Modem de François Bayrou n'a recueilli que 8% des voix. « C'est un électorat qui peine à exister », « le Modem n'a pas de véritable électorat constitué », relève Brice Teinturier. Et la polémique de son président avec Cohn Bendit, mercredi soir sur France 2 a fini de l'achever. En tout état de cause, les enseignements de cette élection sont à relativiser dans la mesure où ils n'ont porté que sur 40 % de votants. Ils sont toutefois indicateurs d'une évolution certaine du champ politique français et des forces qui le composent.